Cet article fait partie du dossier : Dynamiques et évolutions du littoral : la synthèse des connaissances sur l'évolution du littoral
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Comprendre les mécanismes d’évolution du littoral est un préalable indispensable à la gestion et à l’aménagement durables de ce milieu particulièrement attractif et complexe.
À cet effet, le développement et le partage de la connaissance disponible sur ces phénomènes et les facteurs qui y contribuent sont une priorité de la Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte et de ses programmes d’actions successifs.
Ce nouveau fascicule porte sur la Guyane et est structuré autour de 5 chapitres principaux:
- Contexte physiographique : principales caractéristiques géologiques et morphologiques, habitats naturels participant à l’évolution du littoral,
- Facteurs hydrodynamiques : principaux facteurs exogènes tels que les paramètres climatiques, les niveaux et courants marins, les vagues et l’hydrologie des principaux cours d’eau,
- Données sédimentologiques : nature et répartition des sédiments sur les côtes et les fonds marins, ainsi que leurs mouvements le long du littoral,
- Impact des activités anthropiques : principaux aménagements réalisés sur les côtes et leur impact sur l’évolution du littoral, ainsi que les mesures prises pour limiter ces impacts,
- Evolution du littoral et des fonds : bilan des tendances passées d’évolution du littoral et des fonds, ainsi que mouvements sédimentaires ponctuels liés au passage d’événements tempétueux morphogènes.
Un littoral largement préservé
Plus grand département français, la Guyane s'étend sur 83.500 km². Son littoral de 418 km de long est composé à 86% de mangrove et 13 % de cordons sableux. Environ 1% est constitué de façades rocheuses. Les côtes guyanaises sont caractérisées par une dynamique hydrosédimentaire hyper-active résultant d’un équilibre transitoire de divers processus qui interviennent selon des échelles de temps et d’espace multiples.
La Guyane ne compte que 260.000 habitants avec une croissance moyenne annuelle de +2,6%. 90% de la population se concentre sur le littoral. Le territoire reste naturel sur 95% de sa superficie et de nombreuses zones humides sont présentes le long de la bande côtière.
Les aménagements côtiers sont présents uniquement au niveau des rares villes et villages côtiers et principalement sur les communes de l’île de Cayenne et du bourg de Kourou. Les principaux ouvrages de protection rpésents sont des enrochements, souvent mis en place par des propriétaires privés.
Un littoral en mouvement permanent
Le littoral guyanais, sous influence amazonienne, constitue un espace original et dynamique, marqué par une forte variabilité temporelle et spatiale.
La dynamique du littoral guyanais dépend de différents paramètres naturels :
- la morphologie littorale et les caractéristiques géotechniques des terrains,
- l’exposition du secteur au vent et à la houle.
En Guyane, le trait de côte se distingue par son caractère de fluctuation permanente sous l’influence des apports sédimentaires du fleuve Amazone, constitués principalement d'argiles et de limons. La mer peut avancer ou reculer d’environ 100 m en un an. Ce phénomène spécifique d’envasement et d’érosion successif de la bande côtière se concrétise par la consolidation provisoire de mangrove en parallèle des déplacements des bancs de vase.
En dehors des zones rocheuses, la côte guyanaise est alternativement soumise à des phases de sédimentation intense (envasement dû au passage d’un banc de vase) et à des périodes d’érosion souvent spectaculaires. Cette dynamique génère un remodelage incessant du trait de côte, avec des alternances d’avancée et de recul.
L’évolution de la positon du trait de côte (la limite entre la terre et la mer), entre 1950 et 2013, peut être très importante en Guyane et semble croître d’est en ouest. À l’est de Kourou, les amplitudes sont comprises entre 500 m et 2 km, alors que plus à l’ouest elles oscillent entre 1 et 5 km. Elles sont plus importantes au niveau des embouchures du Sinnamary et de l’Iracoubo avec des variations absolues entre 5 et 6 km (Moisan et De la Torre, 2014). Les taux d’évolution moyens les plus importants observés sur la période 1950-2013 sont de l’ordre de 150 m/an, et se situent au niveau des estuaires du Sinnamary et de l’Iracoubo.
L'évolution de chaque secteur côtier est explicitée dans la synthèse.
Pour accéder à la synthèse et à l'atlas cartographique :
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