15 novembre 2021
Système d'accrochage des vélos  à l'arrière d'un autocar
Wikimedia Commons
Le Cerema publie des fiches de retours d’expériences d’emport de vélos dans des autocars de lignes de transport public régulier. Ces fiches mettent en avant les caractéristiques du système d’emport utilisé, son déploiement, son usage ainsi que les impacts de ce service proposé sur l’exploitation de ligne.

L’articulation entre vélo et transports collectifs est un levier fort permettant de proposer une alternative efficace à l’usage de la voiture. Ainsi, pour faciliter l’intermodalité entre vélo et transport collectif, la Loi d’orientation des Mobilités prévoit notamment la généralisation de l’emport des vélos dans les cars et trains (Code des Transports Articles L1272-5 et L1272-6).

Système de porte-vélos expérimenté par la région hauts-de-France et Kéolis Oise Source : Kéolis Oise
Système de porte-vélos expérimenté par la région
hauts-de-France et Kéolis Oise
Source : Kéolis Oise

Dans ce cadre le Cerema réalise une étude visant à identifier les bonnes pratiques, les points de vigilance et les problématiques liés à l’emport des vélos dans les autocars.

Cette étude s’appuie notamment sur l’analyse de retours d’expérience d’emport de vélos sur certaines lignes d’autocars non urbaines, capitalisés au travers d’entretiens avec les exploitants et les autorités organisatrices de la mobilité des réseaux concernés :

  • La Région Hauts-de-France et l’exploitant Kéolis Oise (système de porte-vélos horizontal et de rack arrière vertical)
  • La Région Auvergne Rhône-Alpes, le réseau Transisère et l’exploitant Courriers Rhodaniens (rack arrière vertical)
  • La métropole Aix-Marseille Provence (aménagement intérieur du car)
  • Arche Agglomération, en Ardèche (rack arrière vertical)

 

Ces retours d’expériences permettent de tirer certains enseignements :

  • Système de porte-vélos utilisé sur la ligne E12 de la Région Auvergne Rhône-Alpes, exploitée par les Courriers Rhodaniens Source : Galéo
    Système de porte-vélos utilisé sur la ligne E12 de la
    Région Auvergne Rhône-Alpes, exploitée par les
    Courriers Rhodaniens
    Source : Galéo
    Une diversité de systèmes d’emport a déjà été testée aujourd’hui par différents exploitants et AOM, permettant l’emport de vélos à l’intérieur ou à l’extérieur de l’autocar, à l’horizontal ou à la verticale. Chacun des systèmes présentent des avantages et inconvénients, selon les usages et les caractéristiques de la ligne : capacité, facilité d’installation, sécurité et localisation des usagers par rapport à l’autocar lors du chargement, longueur du dispositif en lien avec le profil de la voie, etc.
    Le coût de ces systèmes varie entre 1800€ et 8000€ environ selon leur capacité, pour des capacités théoriques de 3 à 8 vélos (soit entre 900€ et 1300€ par vélo environ).
    Le chargement de vélo à assistance électrique, dont le poids est supérieur aux vélos « musculaires » est à anticiper pour assurer la fiabilité et la robustesse du système.
    Le système le plus utilisé semble être celui d’un rack situé à l’arrière du véhicule et permettant l’emport de vélos accrochés à la verticale (cas du système utilisé sur le réseau Transisère par exemple).
     
  • L’emport de vélos à bord des autocars répond majoritairement à une demande liée à des déplacements touristiques ou de loisirs. Cependant, sur certaines lignes, les systèmes d’emport sont aussi utilisés par des actifs pour leurs déplacements domicile-travail (cas d’une ligne d’Arche agglomération, de la ligne 644 du réseau régional des Hauts-de-France dans l’Oise.
     
  • L’emport de vélos impacte l’exploitation des lignes concernées. En particulier, le temps de chargement du vélo sur le système d’emport est à anticiper pour assurer la régularité de la ligne. Ce temps de chargement peut être réduit à environ 2 minutes lorsque la manipulation est réalisée par un usager aguerri, auquel cas la régularité et les horaires de passage de la ligne sont peu impactés. Cependant ce temps peut être rallongé dans le cas de groupes d’usagers qui ne maitrisent pas le fonctionnement du système et/ou ont des difficultés pour porter et installer leur vélo.
    Par ailleurs, les modalités de lavage du véhicule sont également à anticiper et souvent à modifier car les systèmes d’emport ne sont pas toujours compatibles avec les portiques de lavage automatiques.
     
  • Le déploiement de services d’emport de vélos pose également la question du rôle du conducteur. En effet, les usagers sont systématiquement chargés d’installer et reprendre leur vélo, lors de leur montée et descente aux arrêts de la ligne. Cependant, dans certains cas, les conducteurs peuvent être amenés à assister les usagers en difficulté.
     
  • Le service est toujours gratuit pour l’usager. La réservation du service par l’usager est possible pour certaines lignes, souvent recommandée par les exploitants, et parfois obligatoire. Les services d’emport de vélos étant en cours de déploiement sur les réseaux, les modalités de réservations ne sont généralement pas unifiées au sein d’un périmètre régional.