28 juin 2025
M7 Losange covoiturage
@Richard Mouillaud
La métropole de Lyon a sollicité le Cerema, en 2020, afin de réaliser l’évaluation des voies réservées au covoiturage et aux transports en commun sur les boulevards urbains M6 et M7, pour une durée de 3 ans.
Cette évaluation a consisté à analyser les thématiques suivantes : sécurité des déplacements, appropriation par les usagers, conditions de circulation, fonctionnement technique, appropriation par les exploitants routiers et appropriation par les opérateurs de transport en commun. Les premiers résultats sont à comparer suite à la mise en place de la vidéo-verbalisation sur les sections étudiées.

Un partenariat Cerema / Métropole de Lyon depuis 4 ans 

Musée des ConfluencesLa Métropole de Lyon a sollicité le Cerema, en 2020, afin de réaliser l’évaluation des voies réservées au covoiturage, aux transports en commun, aux véhicules Crit’Air 0 et aux taxis en service sur les boulevards urbains M6 et M7.

L’évaluation permet de mesurer l’efficience du dispositif aussi bien en termes d’exploitation routière, de trafic, de sécurité que de compréhension des aménagements et de la signalisation par les usagers ou les exploitants. La méthode d’évaluation s’appuie sur des indicateurs qui font l’objet d’une comparaison "avant mise en service de la voie réservée" (état zéro) et "après mise en service" (évaluations à court terme entre 6 mois et 1 an, intermédiaire à 2 ans, et finale à 3 ans).

 

 
Le Cerema a réalisé l’évaluation, déclinée sous plusieurs thèmes :
  • Sécurité des déplacements : accidentalité et événements de circulation ;
  • Appropriation par les usagers : compréhension de la signalisation de police et d’information de sécurité au moyen d’enquêtes d’opinion ;
  • Conditions de circulation : débits cumulés et par voie, diagrammes espace-temps, vitesses par voie et taux d’occupation des véhicules sur les voies réservées ;
  • Fonctionnement technique : modalités d’exploitation mises en œuvre, suivi des désactivations et taux d’indisponibilité ;
  • Appropriation par les exploitants routiers : évolutions des modalités d’exploitations accompagnant la mise en place des voies réservées ;
  • Appropriation par les opérateurs de transport en commun : connaître l’adaptation des modalités d’exploitation des lignes de transports en commun et le ressenti des opérateurs via des entretiens.

Des résultats mitigés : un aménagement non compris et mal utilisé ?

Concernant la sécurité des déplacements, la mise en place de voies réservées n’a pas créé de désordres de sécurité sur ces axes. En termes d'appropriation par les usagers, il ressort un avis négatif sur le dispositif, une méconnaissance des périodes d'ouverture des voies réservées, et des avis partagés quant au gain ou à la perte de temps pour les usagers autorisés à les utiliser. 

Pour ce qui est des conditions de circulation, les impacts et évolutions de trafics sont mitigés et difficilement attribuables aux voies réservées. On peut néanmoins noter un report des utilisateurs vers les voies du milieu et de droite, améliorant ainsi l'utilisation des voies sur M7 sens entrant vers l’agglomération lyonnaise.

A titre d’exemple pour illustrer le travail mené, sur la figure ci-dessous, on superpose l’enveloppe de la congestion en 2023 (en bleu) sur le diagramme espace-temps calculé à partir des données de 2019 (ce diagramme se concentre sur la voie la plus à gauche, sur M6 et dans le sens entrant vers Lyon). 

exemple diagramme espace temps

On observe donc une congestion (pour deux journées à trafic équivalent) qui :
  • se termine plus tôt en 2023 qu’en 2019 sur l’heure de pointe du matin ;
  • ne se résorbe pas autant qu’en 2019 en milieu de journée ;
  • est plus importante entre les secteurs identifiés par les boucles de comptages de trafics MY669.G1 et MY669.E1 en 2023.

Concernant l'appropriation par les exploitants routiers, aucune différence n'est perçue dans l'activité quotidienne de l'exploitant avant et après la mise en œuvre des voies réservées. 

Enfin, en ce qui concerne l'appropriation par les opérateurs de transport en commun, les retours sont partagés : sur M6, la voie réservée au transport en commun est systématiquement utilisée par les bus de la ligne 10/10E. Tandis que sur M7, la voie réservée "tout usage" est jugée inadaptée aux besoins des opérateurs de transport en commun et n'est pas utilisée par les bus de la ligne 15E. 

Après les premières années d’expérimentation, il a été constaté que cette voie réservée est fréquemment utilisée par des véhicules non autorisés. Le taux de non-respect était incompatible avec les objectifs de fonctionnement attendus, rendant nécessaire la mise en place d’un contrôle plus strict. Ce dispositif vise à réduire la fraude sur les voies de covoiturage et à améliorer l’efficacité du système. 

C’est dans ce cadre que le partenariat entre la Métropole de Lyon et le Cerema a été reconduit pour 2 ans, afin d’évaluer les effets de la mise en place du contrôle des VR2+.

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Dans le dossier Covoiturage : le dossier du Cerema

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