L’histoire et le développement du Var sont étroitement liés à la gestion quantitative de l’eau, comme en témoigne l’aqueduc romain vers Fréjus alimenté par la Siagnole. L’approvisionnement en eau du département repose sur des ressources locales (superficielles et souterraines) et sur le renfort apporté par les ouvrages régionaux du canal de Provence, permettant de répondre aux besoins sur un territoire marqué par une ressource limitée et inégalement répartie.
Une étude prospective à l'horizon 2050 sur les besoins et la disponibilité de la ressource
Pour répondre à ces enjeux, le Département a lancé l'étude prospective VAR EAU 2050 qu’il a confié au Cerema Méditerranée en partenariat avec le BRGM et le cabinet HB Conseil. L’étude réalisée vise à évaluer la vulnérabilité de l'alimentation en eau, tous usages confondus, dans un contexte de changement climatique, et à identifier des leviers d'action.
Elle s'inscrit dans la continuité des assises départementales de l'eau du 30 mai 2023, qui ont souligné la nécessité de comprendre les perturbations du cycle de l'eau, de garantir une gestion durable, d'anticiper les besoins, de maintenir l'attractivité du territoire, et de soutenir les activités économiques et agricoles. Une restitution a été réalisée lors de la seconde édition des assises départementales de l’eau le 26 juin 2025.
Améliorer la connaissance des usages de l'eau dans le département
L’étude Var Eau a permis de dresser le premier panorama complet de l’ensemble des usages de l’eau dans le département. Ainsi, en 2021, le volume total brut utilisé dans le Var est estimé à 217 Mm³. L'eau potable représente 63 % (138 Mm³), l'irrigation agricole 31 % (67 Mm³), et les autres usages (arrosage, industrie) environ 6 % (~13 Mm³). Globalement, environ 60 % de l'eau utilisée provient de ressources locales varoises, et 40 % d'imports extérieurs (essentiellement via le Canal de Provence).
Des projections climatiques et l’évolution de la ressource en eau
D'après les projections climatiques (scénarios RCP 4.5 et 8.5, DRIAS 2020, Explore 2), le Var se dirige vers un climat plus chaud en 2050, marqué par des vagues de chaleur plus fréquentes et intenses. Les ressources en eau devraient globalement diminuer, avec une baisse des débits moyens annuels des cours d'eau, notamment en été et en automne. En période d'étiage, cette baisse pourrait atteindre -30 % par rapport à 1976-2005, et jusqu'à -35 % dans les scénarios les plus extrêmes.
Les recharges des nappes pourraient rester globalement stables dans les scénarios modérés, mais les projections pessimistes prévoient une baisse entre -10 % et -30 %.
Des années récentes comme 2022, particulièrement sèches, montrent ce que l'avenir pourrait réserver : moins d’infiltration, moins de recharge des nappes, alors que les prélèvements humains restent constants ou augmentent, accentuant les pressions.
En année sèche :
- Quantité d'eau : baisse d'un facteur 10
- Pression de prélèvement : elle passe de 4 à 30%
- Quantité d'eau réduite pour le bon fonctionnement des milieux
Scénario tendanciel
Poursuite des tendances des 10 dernières années
Demande en eau augmentée de 16% par rapport à 2021
Scénario contrasté 1
Expression des rencontres territoriales
Demande en eau augmentée de 18% par rapport à 2021
Scénario contrasté 2
Orientation actuellement affichées par les acteurs
Demande en eau augmentée de 5% par rapport à 2021
Les rapports d'étude sont sur CeremaDoc :
Site BRGM :

