1 décembre 2025
Reims
Adobestock
Dans le cadre de sa Stratégie Bas Carbone, la Communauté urbaine du Grand Reims a lancé une étude en partenariat avec le Cerema et Météo-France pour identifier les zones les plus vulnérables au phénomène d’îlot de chaleur urbain. Cette étude a permis de sensibiliser les services municipaux de la ville de Reims et de la Communauté Urbaine du Grand Reims, de diffuser des informations pertinentes et de formuler des recommandations adaptées à risque identifié.

Dans les villes, l’impact des épisodes de forte chaleur est amplifié par la minéralisation, les formes urbaines, l’activité : les températures en ville sont plus élevées de 3 à 4°C en moyenne qu’en périphérie. Dans une perspective d’adaptation au changement climatique, le Grand Reims a souhaité objectiver la situation et identifier les solutions à mettre en œuvre.

Pour favoriser le rafraîchissement urbain, il existe des solutions vertes, bleues, grises ou douces : 

 

Solutions vertes 
  • Plantation d’arbres et de végétation
  • Parcs
  • Pelouses et prairies
  • Toitures végétalisées
  • Façades végétalisées
Solutions bleues
  • Plans d’eau et rivières
  • Ouvrages paysagers de gestion des eaux pluviales
Solutions grises
  • Formes urbaines et bioclimatisme
  • Brumisateurs, fontaines, jets d’eau
  • Arrosage des chaussées
  • Ombrage et protections solaires
  • Panneaux solaires et photovoltaïques
  • Revêtements à albédo élevé
  • Revêtements drainants et perméables
  • Isolation thermique des bâtiments
     
Solutions douces
  • Réduction du trafic routier et des moteurs thermiques
  • Réduction de l’usage de la climatisation
  • Adaptation aux fortes chaleurs

Plusieurs outils ont été fournis à la collectivité:

  • MétéoFrance a fourni des simulations d'un été standard et d'un été caniculaire de l'ICU du Grand Reims permettant ainsi d'identifier les zones les plus sensibles au risque d'ICU.
  • Des cartes de vulnérabilité sociodémographiques et la carte des lieux sensibles : permettent de connaître les secteurs hébergeant les populations les plus sensibles aux fortes chaleurs
  • Des cartes de risque permettent d’avoir une synthèse des deux précédents points et d’identifier les zones à enjeux ;
  • La carte LCZ : permet de partitionner le territoire d’un point de vue des caractéristiques urbanistiques et de discriminer les secteurs en fonction des causes potentielles d’ICU et des possibilités d’action sur l’aménagement en regard des enjeux

2/ Aide à la définition d’une stratégie de lutte et d’adaptation à la surchauffe urbaine

Afin de transmettre aux équipes de la collectivité les informations clés sur les enjeux liés aux ICU du Grand Reims et les solutions, plusieurs actions ont été menées :

  • Atelier de sensibilisation à l’ICU du Grand Reims avec les directions opérationnelles (voirie, eau, espace verts, urbanisme, politique de la ville) de la CUGR et de la ville de Reims (4 Octobre 2024 - 19 participants et 6 intervenants Cerema)
  • Webinaire de sensibilisation à l’ICU du Grand Reims avec les services de la CUGR et de la ville de Reims (21 Novembre 2024 - 26 participants et 5 agents Cerema)

Pour faciliter l’appropriation de la démarche, le Cerema a réalisé une série de documents pédagogiques et techniques :

  • 4 flyers synthétiques pour chaque secteur à enjeu qui présentent des actions concrètes afin de déployer des solutions adaptées aux enjeux spécifiques de ces sites : zones industrielles et d’activité, centre-ville, centre-bourg (dans les villes péri-urbaines), zones résidentielles d’immeubles collectifs.
  • 4 fiches de recommandations pour chacun des secteurs à enjeux identifiés. Elles présentent les cartographies et proposent un outil d’aide à la décision pour définir les solutions et les mettre en œuvre. Elles présentent les actions possibles et des recommandations concernant l’ensemble de la démarche : études préalables, conception et phasage du projet, planification, aspects transversaux et caractéristiques des différentes solutions préconisées, conditions d’efficacité, règles d’urbanisme locales, acteurs potentiels à impliquer, et proposent une série de ressources utiles.
  • 6 fiches solutions qui présentent les éléments utiles pour les mettre en œuvre : plantation d’arbres et d’arbustes, création de noue végétalisée ou arborée, façades végétalisées, toitures végétalisées, revêtements drainants ou perméables et structures d’ombrage.
  • Une note méthodologique pour identifier des secteurs à risque au sein des zones à enjeux identifiées précédemment et proposer une méthodologie de passage à l’action afin d’atténuer les effets de l’ICU au sein de ces zones critiques.
  • Un tableau récapitulatif des solutions d’adaptation à la surchauffe urbaine qu’il est possible de mettre en œuvre, à destination des services techniques pour la prise en compte des recommandations dans les projets en cours et à venir au sein de la CUGR.

Comment agir sur les secteurs à enjeux ?

Le Cerema a précisé la méthode d’analyse de l’ilot de chaleur urbain (ses causes) et de passage à l’action sur ces secteurs. L’objectif est d’abord de déterminer les facteurs à l’origine de l’ICU en réalisant des études complémentaires pour mesurer les températures sur site et modéliser la surchauffe, en exploitant les images aériennes afin de repérer les aménagements et le bâti qui contribue à l’ICU et les Établissements Recevant du Public (ERP) sensibles. Une visite de terrain permet de fiabiliser les analyses, et peut être réalisée de manière participative avec les habitants. 

Cartographie des zones climatiques locales / Cerema

Une étude des données socio-économiques du secteur, des projets en cours ou réalisés, des contraintes environnementales et réglementaires a ensuite été réalisée, avant de déterminer les actions pertinentes pour favoriser le rafraîchissement urbain et leur localisation. Il est possible d’intervenir sur :

  • Les bâtiments (les toits et les façades...)
  • Les espaces publics (places publiques, des parcs...)
  • Les rues et trottoirs
  • Les cours d’écoles
  • Les autres infrastructures collectives
  • La mobilité en favorisant les mobilités douces, en réduisant le stationnement

Il reste à déterminer la faisabilité technique des solutions de rafraîchissement, puis le type de solution (végétalisation, gestion des eaux pluviales, travail sur les formes urbaines et les matériaux) appropriée. Un panorama des solutions possibles a été fourni à la collectivité.

Plusieurs solutions peuvent être combinées, à condition de prendre en compte leurs bénéfices comme leurs inconvénients, ainsi que les interactions. Des critères comme la consommation d’eau potable ou d’énergie, l’empreinte carbone, les impacts éventuels sur la santé, le coût global, sont à prendre en compte.

 

Comment passer à l’action ?

Les outils de planification, d’urbanisme et d’aménagement donnent un cadre qui permet d’écarter ou retenir certaines solutions. Il est aussi possible de faire évoluer les documents d’urbanisme par exemple en créant des Orientations d’Aménagement et de Programmation thématiques, en introduisant un coefficient de Pleine Terre… Un tableau précise quels sont les outils de planification et les outils opérationnels adaptés à chaque solution, et des exemples d’actions menées par des collectivités sont présentés. 

Le Cerema a élaboré une note de synthèse de benchmark à destination de la CUGR (Direction de l’urbanisme, de la planification, de l’aménagement et de l’archéologie) : "Favoriser la renaturation des sols par la planification (SCoT, PLU(i)) : concepts, méthodes, outils, enjeux et retours d’expérience".

Les actions doivent ensuite être priorisées, selon différents critères : urgence climatique sur le site, contraintes techniques, disponibilité des financements, coordination avec d’autres projets.

En termes de mise en œuvre, il est possible d’expérimenter des solutions, d’utiliser l’aménagement temporaire, de s’appuyer sur la concertation et la participation du public et des associations. Une fois les actions mises en œuvre, elles doivent être suivies et évaluées en s’appuyant sur des critères de performance.