Cette mission très technique, réalisée dans des conditions exceptionnelles, a nécessité sept semaines sur le site et reflète le savoir-faire du Cerema en matière de ponts à câbles.
Une vidéo permet de mieux se rendre compte du chantier.
50 ans, 754 mètres de long et 100 000 véhicules qui l'empruntent chaque jour, le Pont d'Aquitaine se doit de tenir le coup.
Inspecté tous les 6 ans comme tous les ouvrages du réseau routier, il a fait l'objet d'une inspection détaillée en 2017 avec un contrôle visuel doublé d’une analyse de l’historique.
Effectuée par les équipes du Cerema, cette inspection relève de l'exceptionnel par l'ouvrage et les conditions de réalisation.
Une inspection à 100 mètres au-dessus de la Garonne
Le Cerema avait déjà réalisé l’inspection précédente, alors que la suspension du pont venait d’être entièrement changée.
En 2015, la nouvelle auscultation du pont a nécessité sept semaines de présence sur le site. Des compétences nombreuses ont été mobilisées en interne, dans les domaines du béton, du métal, des câbles, du travail sur cordes, des drones…
Pour réaliser la mission, il a d’abord fallu définir le cahier des charges, en lien avec le gestionnaire de l’ouvrage, la Direction interdépartementale des Routes (DIR), afin que l’inspection soit exhaustive et complémentaire des opérations de suivi et de maintenance courante.
Plusieurs visites de l’ouvrage ont ensuite permis de décomposer l’opération, de définir les moyens d’accès, et de préciser le programme d’intervention. Un appel a alors été lancé auprès de toutes les équipes d’inspection du Cerema, et la communauté « Ouvrages d’art » s’est mobilisée :
- le laboratoire du Bourget a inspecté les massifs d’ancrages ;
- celui de Blois, le tablier ;
- les cordistes du laboratoire de Lyon, la suspension ;
- les cordistes du laboratoire de Toulouse, les pylônes ;
- enfin, le laboratoire de Bordeaux a assuré la coordination, le suivi et la synthèse des rendus, avec l’appui du Département Ouvrages d’Art qui a formé les équipes intervenantes afin de leur donner une meilleure compréhension du fonctionnement de l’ouvrage, de ses spécificités, et de son historique comprenant des modifications importantes de structure.
Une méthodologie duplicable
Les résultats de cette inspection permettront au gestionnaire d’échelonner les réparations de l’ouvrage.
La méthodologie suivie peut être dupliquée sur d’autres grands ouvrages, grâce à la constitution d’une équipe pluridisciplinaire.
Des réflexions méthodologiques sont à en tirer, comme la possibilité d’échelonner l’inspection sur plusieurs années plutôt que de la concentrer sur quelques mois. L’utilisation d’un drone a également été expérimentée.
+ d'infos : Cerema Sud-Ouest - Département Laboratoire de Bordeaux - Groupe Structures - Auscultations & contrôles structures à câbles