Cet article fait partie du dossier : L'imagerie et les données satellitaires pour l'observation du territoire
Voir les 26 actualités liées à ce dossierLe Cerema via son Pôle satellitaire s'est déplacé 10 jours en janvier pour une triple mission : recueillir les témoignages des acteurs locaux pour accroître la connaissance, collecter des données de terrain et proposer des formations sur l'acculturation aux données spatiales.
Le Pôle Satellitaire du Cerema s'est déplacé aux Antilles du 19 au 29 janvier 2020 dans le cadre du projet de recherche Relev.
La mission s’est articulée autour de trois axes : rencontrer, former et faire des relevés sur le terrain. Elle s'est essentiellement déroulée à St-Martin avec une excursion à St-Barthélemy et en Guadeloupe.
Rencontrer les acteurs
Le Cerema est allé à la rencontre des acteurs de l'aménagement sur les territoires de St-Martin et St-Barthélemy car ce sont eux qui ont la connaissance et qu’il faut accompagner.
Les réunions ont été organisées avec les organismes au coeur de la reconstruction :
- la Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement de Guadeloupe (département Prospective Aménagement et Connaissance du Territoire – Service d’information général / Département Risques Energie Déchets - Préparation aux Crises) ;
- l'Unité Territoriale de St-Martin et St-Barthélemy, service de la DEAL Guadeloupe implanté à St-Martin (services Aménagement et Urbanisme / Risques et Pollutions) ;
- la collectivité de St-Martin (élu et service Système d'information géographique) ;
- la collectivité de St-Barthélemy (direction des Services Techniques) ;
- le Conservatoire du Littoral (antenne de St-Martin).
Lors de ces rencontres, le projet Relev de l’Agence nationale de la Recherche a été exposé.
Ce projet vise à développer une méthodologie transdisciplinaire permettant d’améliorer la gestion de la reconstruction des territoires à la suite de catastrophes naturelles.
Les enjeux sont :
- d’élaborer une méthode d’anticipation de la gestion de la reconstruction post-catastrophe à l’échelle territoriale ;
- de définir les modalités d'intégration des risques naturels au sein des processus d'aménagement des territoires permettant un développement économique et durable.
Les débats se sont ensuite focalisés sur les conséquences de l’ouragan Irma à St-Martin et St-Barthélemy.
Pour l'île de St Martin:
- enjeux sociaux et économiques sur la reconstruction (enjeux autour du Plan de Prévention des Risques naturels) ;
- pression sur les espaces naturels ;
- problématique du foncier (habitat illégal ou assimilé) ;
- typologie de construction (matériaux, normes…) ;
- gestion des déchets (tôle et autres débris de constructions, épaves de bateaux, épaves de voitures…) ;
- comparaison avec la partie hollandaise de l'île.
Pour l'île de St-Barthélemy :
- boom économique ;
- modernisation ou agrandissement des infrastructures ;
- anticipation d’un prochain ouragan.
Trois autres points ont ensuite été abordés :
- la présentation des données issues d’imagerie spatiales produites dans le cadre du projet Relev : trait de côte, occupation du sol, perte de sursol (végétation, endommagement du bâti) ;
- des discussions sur les données SIG et imageries satellitaires disponibles pour le suivi de la reconstruction ;
- l'identification des secteurs à enjeux pour les relevés terrain lors de la mission.
Divers échanges plus informels ont également eu lieu avec la population au gré de nos déplacements mettant en exergue que le traumatisme de l’ouragan est encore bien présent et que la reconstruction n’est pas terminée.
Se rendre sur le terrain pour relever, identifier, mesurer
La mission du Cerema a permis de qualifier 334 bâtis à St-Martin, de parcourir 21 km de littoral pour relever le trait de côte et prendre 3.6 Go de photos sur le terrain pour compléter les images satellitaires.
Concernant le bâti : levé du niveau de reconstruction dans les quartiers d’Oyster Pond et Grand-Case à St-Martin et de Gustavia à St-Barthélemy
Trait de côte : levé de l'indicateur de limite de jet de rive et de limite de végétation sur le littoral sableux à St-Martin et St-Barthélemy grâce à l'application Rivages
Espèce envahissante : identification de surfaces couvertes par la Coralita
Former pour acculturer à la donnée spatiale pour l’aménagement du territoire
Deux sessions de formations ont été proposées, la première en Guadeloupe auprès de la Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DEAL), la Direction de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt (DAAF) et KaruGeo, le portail d'informations géographiques de la Guadeloupe.
La seconde formation s'est déroulée à St-Martin auprès de la collectivité de St-Martin, de l'Unité Territoriale de St-Martin et St-Barthélemy et du Conservatoire du Littoral.
La formation s'est déroulée en deux demi-journées avec :
- des présentations et des quizz interractifs : notions fondamentales sur les satellites d’observation de la terre et l’imagerie, dispositifs d’accès aux images et aux produits, exemples d’application pour l'aménagement du territoire ;
- des travaux pratiques : à partir de données d'imagerie satellitaires sur St-Martin, visualisation de données, application à la saisie du bâti, au seuillage de la végétation et à la classification automatique à l'aide du logiciel QGIS et des librairies GDAL et OTB.
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