23 juillet 2025
Vue d'une usine en friche dans le Nord
CR - Cerema
La réhabilitation des friches est un moyen de réduire l'artificialisation et de développer l'attractivité d'un territoire. Pour appuyer les collectivités dans la réalisation de ces opérations complexes, la start-up d'Etat UrbanVitaliz fournit des outils ciblés et un accompagnement à travers une plateforme en ligne. Depuis 2020, UrbanVitaliz apporte un appui 15 à 20 collectivités chaque mois.

Lancé en 2020 alors que 6.500 friches réparties sur l'ensemble du territoire faisaient l'objet d'une volonté de réhabilitation de la part des collectivités, le service public gratuit UrbanVitaliz apporte un appui aux collectivités à toutes les étapes de ces opérations qui sont souvent longues, complexes et coûteuses à réaliser. Afin de lever ces freins et de réduire l'artificialisation des sols, UrbanVitaliz guide des collectivités porteuses de projets pour identifier les acteurs et dispositifs pertinents.

 

  >> UrbanVitaliz

 

550 demandes traitées en 4 ans

UrbanVitaliz est un service porté par le Cerema et la Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN - Ministère de la Transition Ecologique), en partenariat avec beta.gouv.fr (Direction interministérielle du numérique).

Chaque mois, 15 à 20 collectivités, dont les 70% ont moins de 5 000 habitants, font appel au service public UrbanVitaliz pour réhabiliter différents types de friches (bâtiments industriels dans 34% des dossiers, mais aussi établissements de santé, écoles, commerces, logements...) car elles rencontrent des situations de blocage. L'équipe d'UrbanVitaliz peut intervenir aux différentes étapes des projets avant la phase chantier, en aidant à à affiner ou adapter sa stratégie, à identifier les acteurs, les financements, les outils, à décrypter la réglementation. 

Comme les contextes et les besoins sont très variables, les réponses sont adaptées à chaque demande par un outil développé en interne et les deux urbanistes de l'équipe d'UrbanVitaliz.

 

"Sur les territoires au marché foncier détendu, les sites artificialisés qui ont perdu leur usage ne se recyclent pas sans intervention des pouvoirs publics. Or les petites et moyennes collectivités n’ont souvent pas toutes les compétences techniques en interne pour faire face à ces chantiers qui touchent à des domaines très variés.

On se retrouve alors bloqué parce qu'on ne sait pas comment s’y prendre.

Pourtant, il existe des acteurs publics variés et compétents, des outils et de nombreux dispositifs juridiques et financiers, mais encore faut-il les connaître ! On a donc créé UrbanVitaliz pour combler ce vide, pour les collectivités qui
ne savent pas vers qui ou vers quoi se tourner"

Perrine Rutkowski, intrapreneuse UrbanVitaliz au Cerema

 

 
En 4 ans, UrbanVitaliz a permis 
  • De lancer le recyclage de 600 hectares de friches
  • De faire économiser entre 3,7 et 5,6 millions d'euros aux communes
  • D'accompagner plus de 550 projets

“Nous travaillons par exemple avec un maire nouvellement élu d'une commune d’environ 1000 habitants, pour une friche industrielle avec vocation de logement mixte. Il ne connaissait pas le fonctionnement de l’EPF et n’avait pas pensé à contacter le CAUE.

Suite à nos recommandations, des conventions sont en cours de signature avec ces organismes. Nous continuons à suivre la commune et les besoins qui émergeront”

Salomé Deschênes, urbaniste pour UrbanVitaliz

Comment ça marche ?

La collectivité se construit un espace regroupant toutes les informations sur son projet, comprenant notamment un espace conversation, et un espace consacré aux recommandations. Elle peut inviter des acteurs partenaires (élus, techniciens de la collectivité...) et des conseillers locaux en plus de l'équipe UrbanVitaliz.

 

Favoriser les écosystèmes locaux

UrbanVitaliz est aussi un outil collaboratif qui s'adresse aux acteurs locaux, tels que les EPF, les DDT, les conseils départementaux ou régionaux, qui apportent une aide aux collectivités : via la plateforme, ces acteurs peuvent intervenir et apporter des réponses aux collectivités.

Les conseillers locaux peuvent accéder aux demandes des collectivités et formuler des recommandations, sur lesquelles la collectivité peut ensuite réagir.

Les difficultés rencontrées :

L'équipe d'UrbanVitaliz a identifié plusieurs freins récurrents dans les projets de reconversion des friches :

  • Des projets longs et complexes : réhabiliter une friche demande du temps et implique de nombreuses étapes (études, concertations, diagnostics, décisions politiques, appels d’offres, dépollution, démolition...). Cela augmente les coûts et éloigne ces projets du marché foncier et immobilier.
  • Une forte contrainte réglementaire : chaque étape est encadrée par des normes et des méthodologies complexes, difficiles à maîtriser sans expertise.
  • Un manque d’ingénierie locale : beaucoup de petites collectivités n’ont pas les ressources humaines ou techniques dédiées à l’urbanisme et à la planification pour piloter ce type de projet, même en s’appuyant sur leur intercommunalité.
  • Peu de porteurs spontanés en zone détendue : dans ces territoires, les initiatives privées sont rares, et les collectivités doivent porter seules les projets, souvent sans savoir par où commencer.
  • Des situations toujours spécifiques : chaque friche a ses propres contraintes (pollution, environnement, administratif…), ce qui empêche les approches standardisées et complique l’action.
     

Webinaire sur les financements pour les projets sur les friches urbaines, organisé par la commission européenne le 20 juin 2025 :

Dans le dossier Artificialisation et sobriété foncière : les outils du Cerema

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