
L'école centrale Méditerranée a sollicité le Cerema pour son approche des enjeux climatiques, afin d'appliquer à l'établissement le modèle du Donut inspiré du modèle inventé par l’économiste Kate Raworth. Le portrait Donut est une représentation graphique qui vise à concilier les enjeux écologiques et sociaux en définissant un espace sûr et juste pour l’humanité, en montrant la dimension systémique des enjeux de transition. Pour l'école, il s'agissait d'avoir un premier aperçu des impacts sur les enjeux écologiques et sociaux. Le Cerema a pu mettre en application ce concept et tester des indicateurs et des approches à l'échelle d'un site.
Tester le modèle du Donut pour positionner un site spécifique

Pensé dans un premier temps à l’échelle planétaire, le donut peut être décliné pour des territoires d’échelles variables voire pour des institutions. Il prend en compte les besoins fondamentaux et les limites planétaires, afin d'évaluer la responsabilité sociale et environnementale.
L’intérêt de décliner la théorie du donut pour une grande école d’ingénieurs telle que Centrale Méditerranée est d’apporter une approche méthodologique permettant de questionner sa responsabilité institutionnelle, aligner sa politique avec les exigences socio-environnementales et embarquer sa communauté.
L’objectif était de produire, sur un temps court (entre janvier et avril 2025) et à partir des données disponibles (consommation d'eau, d'électricité, bilan carbone, restauration collective...), un référentiel d’indicateurs de territorialisation du plafond environnemental (notion du Donut qui représente des seuils en fonction des limites planétaires) et, dans la mesure du possible, du plancher social (les seuils en-deçà desquels l'équilibre n'est plus possible), puis de positionner l’école sur une échelle entre dépassement des limites planétaires et retard face à des besoins fondamentaux.
Le plafond environnemental est incarné dans l’esquisse de portrait Donut de Centrale par 8 thématiques représentées chacune par un indicateur :
- changement climatique,
- empreinte azote,
- artificialisation des sols,
- biodiversité locale,
- qualité de l’air,
- consommation d’énergie,
- consommation de matière,
- consommation d’eau bleue.
Si chaque thématique n’est pas directement reliée à une limite planétaire, elle matérialise néanmoins une pression sur les écosystèmes environnementaux.
Concernant le plancher social, dans l’attente d’une prise en compte plus précise de l’ensemble des thématiques, ce sont 4 indicateurs sociaux de l’outil d’auto-évaluation Impact Score qui ont été pris en compte dans l’esquisse de portrait Donut.
Une première pierre pour les futures actions
Une esquisse de modèle du Donut appliqué au site de l'école a été proposé, et fournit une base de réflexion.
Le rapport téléchargeable sur la plateforme Ceremadoc revient aussi sur l’intérêt et les difficultés d’une déclinaison à l’échelle d’un établissement d’enseignement supérieur d’un modèle conçu pour fonctionner à une échelle globale. Il décrit la méthodologie développée par le Cerema pour la constitution des indicateurs à partir des données disponibles et d’hypothèses. Il présente des réserves méthodologiques liées à la complexité des échelles peu conventionnelles et des préconisations pour améliorer leur précision et robustesse.
Première étape d’une démarche nécessairement longue, itérative et participative, il résulte de ces premiers travaux un modèle hybride entre démarche scientifique et outil de sensibilisation.