Un demi-siècle d’urbanisation dans la région lyonnaise 1962-2010 - PUCA
Les présupposés idéologiques ne manquent pas pour qualifier les modes de croissance des villes contemporaines.
Cet ouvrage tente une position plus distanciée. Pour cela, il s’affranchit des délimitations statistiques préétablies, en choisissant un cadre de référence large centré sur l’agglomération lyonnaise.
Périurbanisation généralisée, coalescence aujourd’hui des « aires urbaines », comme hier des « zones de peuplement industriel et urbain », mitage des espaces ruraux, retours de centralités, stigmatisation des intellectuels et des professionnels qui critiquent l’émiettement pavillonnaire, dénonciation des densifications, ou même des « intensifications », urbaines, jugées concentrationnaires, les expressions et les présupposés idéologiques ne manquent pas pour qualifier les modes de croissance des villes contemporaines.
Le parti adopté ici est celui de la mesure, non pas au sens de la modération des opinions et des analyses, mais de l’appréciation objective des faits : s’affranchir des délimitations statistiques préétablies, en choisissant un cadre de référence large, un carré de 200 kilomètres de côté, centré sur l’agglomération lyonnaise, rassembler toutes les données, démographiques, économiques et sociales, disponibles et comparables, sur le temps long du demi-siècle écoulé, des années soixante à la première décennie du millénaire (en général 2010), multiplier leurs représentations cartographiques à un niveau fin (la commune).
Les cartes n’ont pas pour vertu d’inciter à la redécouverte de configurations spatiales explicatives et déterministes, mais d’inviter aux hypothèses sur les logiques d’évolution de la société française. Les commentaires, courts, les cadrages chiffrés, n’ont pas pour objectif d’imposer des schémas univoques, mais d’éveiller l’attention et la curiosité critique. Sous la direction de Guy Burgel et Nicolas Ferrand.