Logo de l'observatoire de l'artificialisation des sols

L’artificialisation des sols, en détruisant et en morcelant les espaces naturels, agricoles et forestiers, contribue directement à la dégradation des écosystèmes et à l’érosion de la biodiversité. Ce phénomène réduit le potentiel de production agricole et, à terme, menace notre autonomie alimentaire. En outre, il diminue les possibilités de lutte contre le changement climatique en limitant le stockage de carbone dans les sols. Ce modèle de développement peut aussi impliquer une dégradation du cadre de vie par un éloignement des emplois et des services publics ainsi qu’un faible accès aux transports en commun.

Il est donc légitime que la lutte contre l’artificialisation des sols constitue un axe majeur du Plan biodiversité, avec pour objectif de parvenir à « zéro artificialisation nette » (action N°10 du plan). Il va s’agir de limiter autant que possible la consommation de nouveaux espaces et, lorsque c’est impossible, de « rendre à la nature » l’équivalent des superficies consommées.

Pour faciliter la compréhension et l’appropriation locale du phénomène d’artificialisation des sols par les collectivités locales, associations et citoyens, l'État a mis en ligne un observatoire de l’artificialisation depuis le 4 juillet 2019, date du premier anniversaire du Plan biodiversité (Cf. action N°7 du plan). L’observatoire est accessible par le lien suivant : https://artificialisation.biodiversitetousvivants.fr

Dans la continuité du plan, ce sujet de l’artificialisation des sols est plus que jamais au cœur des préoccupations gouvernementales. Les ministres Julien Denormandie, Emmanuelle Wargon et Didier Guillaume, ont installé le 24 juillet, un groupe de travail partenarial composé d’acteurs de la société civile, de parlementaires, d’associations d’élus, d’ONG et de représentant d’aménageurs, pour construire la trajectoire du « zéro artificialisation nette ».

L’enjeu est d’apporter la plus grande vigilance à nos modes d’urbanisation afin de consommer moins de terres naturelles, agricoles et forestières, de privilégier dans la mesure du possible la réutilisation de secteurs déjà urbanisés (logements vacants, friches industrielles ou commerciales ...) et de favoriser la conception et la construction d'opérations un peu plus compactes intégrant des espaces verts. Plus modestement, pour l’observatoire, le principal défi sera de se mettre en ordre de marche afin d’assurer l’évaluation des politiques publiques qui seront retenues et le suivi de la trajectoire du « zéro artificialisation nette ».

Pascal Lory
Conseiller en information géographique et spatiale auprès du Directeur Général de l'Aménagement, du Logement et de la Nature
Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire - Ministère de la Cohésion des Territoires

 

Sign@ture n°69 - Equipe éditoriale : Antoine Lemot (Cerema Centre-Est), Stéphane Lévêque (Cerema Territoires et ville)