QGIS 3.6
QGIS 3.6
QGIS, le logiciel SIG de l’Open Source Geospatial (OSGeo), outil des ministères de la Transition Écologique et Solidaire et de la Cohésion des territoires, a sorti, le 22 février 2019, sa version 3.6.0 nommée « Noosa ».

QGIS, le logiciel SIG de l’Open Source Geospatial (OSGeo), outil des ministères de la Transition Écologique et Solidaire et de la Cohésion des territoires, a sorti, le 22 février 2019, sa version 3.6.0 nommée « Noosa ». C'est l'occasion pour nous de revenir sur les fonctionnalités et nouveautés de l'outil, d'autant que les deux ministères ont choisi de passer en version 3 en proposant un package de QGIS 3.4.5 (version « long terme »).

QGIS 3, une avancée technologique

Il y a un peu plus d’un an déjà (février 2018) la nouvelle version QGIS 3.0 Girona était disponible en téléchargement. Le passage entre les versions 2.x et 3.x marque une rupture technologique du logiciel SIG  :

  • parce que le code à été réécrit avec la version 3 du langage de programmation Python (anciennement en Python 2) ;

  • parce que l’interface graphique s’appuie maintenant sur la version 5 de la bibliothèque QT (anciennement en QT 4) ;

  • parce qu'un grand nombre d’algorithmes ont été ré-écrits en C++ permettant une exécution en multithreading.

Avantages et inconvénients

Comme à chaque nouvelle version, QGIS propose un nombre important de nouveautés et améliorations qui sont listées et consultables sur le site officiel en suivant le lien https://qgis.org/fr/site/forusers/visualchangelogs.html.

Mais c’est bien le passage à Python 3, QT 5 et au multithreading qui apportent les avantages les plus marquants… et parfois quelques inconvénients.

L’utilisation de QT 5 apporte de nouvelles fonctionnalités graphiques comme l’utilisation de nouveaux widgets et graphiques, et surtout un visualiseur de carte 3D. Cette visualisation est accessible soit en utilisant une couche raster MNT de drapage, soit en utilisant une couche vecteur extrudée grâce à sa 3ème dimension (z), soit en utilisant des symboles 3D (formes géométriques simples comme les arbres).

QGIS 3 3D MNT
Drapage 3D à partir d'un MNT
QGIS 3 3D extrudation
Visualisation 3D avec une couche vecteur extrudée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le passage à Python 3 et à QT 5 a nécessité la réécriture de l’ensemble des extensions QGIS. Les effets sont positifs…. comme négatifs. En effet cette réécriture a entraîné un nettoyage dans la multitude des extensions (avec la suppression des extensions développés en C++ difficiles à maintenir), mais elle a aussi entraîné la disparition d’un certain nombre d’entre elles. Du temps sera donc nécessaire à la réécriture des extensions pour qu’elles soient compatibles avec QGIS 3.x (en Mars 2018, les services techniques du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire ont recensé 827 extensions dans le répertoire officiel QGIS 2.18 contre 103 pour QGIS 3.0).

Enfin le multithreading, exécution en tâche de fond (ou arrière plan), appliqué aux traitements complexes, permet de ne pas bloquer QGIS lors de l'exécution de ces derniers. Pour l’expliquer simplement : le multithreading, permet l’utilisation de QGIS sans attendre que le traitement lancé soit terminé : plusieurs tâches sont donc possibles en même temps.

Autres améliorations

A ces 3 évolutions, il peut être ajouté entre autres (la liste est loin d’être exhaustive) :

  • Un « Gestionnaire des sources des données » permettant l’ouverture de tous les types de ressources (vecteur, raster, PostgreSQL, WMS, etc.)

    QGIS 3 - Gestionnaire de données

     

  • une barre de recherche (coin bas-gauche) qui permet de tout (ou presque) rechercher : algorithmes, actions, paramètres, composeurs d’impression, couches et entité particulière de la couche active courante, etc.

  • l’intégration complète du format GeoPackage dans les outils de QGIS qui est maintenant supporté en format de sortie des traitements ;

  • L’intégration des nouveaux formats de données PostgreSQL comme « array » et « hstore » ;

  • la détection automatique des relations entre tables PostgreSQL ;

  • le chargement des mises pages « à la demande » permettant d’éliminer le ralentissement important du composeur d’impression des versions 2.x ;

  • une nouvelle symbologie avec notamment la génération d’une nouvelle géométrie (utile pour une représentation de données temporelles) ou encore une représentation ponctuelle par cluster ;

QGIS 3- représentation ponctuelle par cluster

 

  • la possibilité de créer de nouvelles couches (Shapefile, Geopackage ou Spatialite) avec la dimension Z.

Version packagée 3.4.5 POUR LES MINISTERES

Depuis le début de l’année 2019 le Pôle National d'Expertise Progiciels géomatiques (du ministère de la Transition Écologique et Solidaire) met à disposition un package pour la version QGIS 3.4.5 LTR 64 bits.

Cette version a vocation à devenir la nouvelle version de référence tandis que la version 2.16.3 restera aussi « référence » jusqu’au basculement de l’ensemble des services.

Les détails de ce package et les informations nécessaires à son installation sont disponibles sur le site Géoinformation : http://www.geoinformations.developpement-durable.gouv.fr/qgis-package-3-4-5-ltr-a3662.html.

Auteur : Antoine Lemot (Cerema Centre-Est)