Couverture de Sign@ture : copie d'écran de Cerema Data

EDITO : OpenData, les comptes n'y sont pas

Il y a 60 ans naissait l'internet. Ce fut l'occasion de nombreuses célébrations de cette rupture technologique, qui invitèrent parfois à se demander pourquoi on parle encore de transition numérique aujourd'hui tant on ne peut plus revenir en arrière. 60 ans, l'âge d'un essor grandissant pour l'internet qui ne bat pas en retraite. D'un essor, mais aussi de dérives qui le dénaturent et qui inquiètent jusqu'aux Etats et jusqu'à ces tout premiers inventeurs dont fait partie Louis Pouzin. Resté un peu dans l'ombre du choix français d'une commutation de paquets qui a conduit au Minitel, aux transactions plus facilement facturables  ("circuits virtuels" normés par Transpac X25), Louis Pouzin défendait, et avait théorisé (Datagramme et "routage adaptatif"), une autre solution qui a conduit les Etats-Unis à développer l'internet que nous connaissons. Quels choix commet on parfois pour des histoires d'argent. Louis Pouzin milite aujourd'hui activement pour "ouvrir" l'internet, et sa gouvernance, comme on ouvre les sources des logiciels ou comme on ouvre les données.

Plutôt comme on devrait, car c'est plus facile à dire qu'à faire semble-t-il, comme en témoigne un récent référé de la Cour des Comptes.
En même temps qu'il se créait, le Cerema se préparait à cette ouverture de données en mettant en place sa propre infrastructure de données fondée sur la solution Prodige. Il a fallu beaucoup de ténacité aux équipes concernées pour porter ce projet et cela a porté ses fruits comme en témoigne ce nouveau numéro de Sign@ture, permettant techniquement au Cerema d'être en conformité avec la Loi.

Ouvrir des données c'est bien. Merci encore à l'internet de le permettre. Ouvrir des données dont on connait la qualité, voire de qualité, c'est mieux. Et le sujet de la qualité des données, initié par le Cerema et le Crige Paca, est aujourd’hui entre de bonnes mains au CNIG.

Ouvrir les données conduit souvent à des gisements très importants, qu'il peut être difficile de traiter et de visualiser, cela ne fait pas grand débat (la réciproque n'est pas vraie).
Mais la dataviz et le deep learning pourraient venir à la rescousse. Une preuve supplémentaire est illustrée dans ce numéro et qui permet au Cerema de s'engager sereinement dans la voie des données en lien avec son expertise multi-thématique.

Bernard Allouche

Sign@ture n°68 - Equipe éditoriale : Antoine Lemot (Cerema Centre-Est), Stéphane Lévêque (Cerema Territoires et ville)