Cet article fait partie du dossier : Covoiturage : le dossier du Cerema
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Face à l’augmentation de la demande de mobilité urbaine et aux défis climatiques, il devient essentiel de réduire l’autosolisme et d’optimiser les infrastructures existantes. Une solution efficace consiste à aménager des voies réservées au covoiturage (véhicules avec 2-3 occupants) aux heures de pointe, ce qui permet de fluidifier le trafic, diminuer les émissions de CO₂ et améliorer la qualité de vie. Le Cerema, organisme expert en aménagement urbain, accompagne les collectivités dans la mise en œuvre de ces projets et organise des rencontres entre gestionnaires pour partager les bonnes pratiques et innover. Ces initiatives, encore expérimentales, visent à construire des territoires plus durables et résilients pour l’avenir.
La seconde journée nationale des gestionnaires de voie réservée au covoiturage, organisée à Bron, a p
ermis un partage d'expériences entre des collectivités adhérentes du Cerema, des concessionnaires autoroutiers, ses experts et les services de la Direction Générale des Infrastructures, des Transports et des Mobilités (DGITM). Le programme était articulé en deux temps :
d’une part un état des lieux des voies réservées au covoiturage fondé pour partie sur les résultats du Bilan National des Voies Réservées
d’autre part la présentation de projets innovants de voies réservées au covoiturage
ÉTAT DES LIEUX DES VOIES réservées AU COVOITURAGE
1 - Premiers résultats du Bilan National des Voies Réservées (Cerema)
La Loi Climat et Résilience du 24 août 2021 vise à mettre en œuvre des mesures pour lutter contre le changement climatique et pour renforcer la résilience écologique dans un esprit de justice sociale. Son article 124 a prévu l’expérimentation de voies réservées sur les autoroutes et routes express des réseaux routiers nationaux et départementaux, pour faciliter la circulation des véhicules comportant un nombre minimal de passagers (notamment en covoiturage), des transports en commun, des taxis et des véhicules à très faibles émissions.
Chaque création de voie réservée réalisée dans le cadre de cette expérimentation de 3 ans a fait l'objet d'une évaluation locale. Le bilan national des voies réservées, élaboré par le Cerema en collaboration avec la DGITM, synthétise les évaluations individuelles de 12 aménagements.
2 - Premier bilan de l'expérimentation du contrôle des voies réservées (DGITM)
Pour renforcer l’efficacité des voies réservées, une phase pilote expérimentale de contrôle sanction des voies réservées a été lancée début 2023 par la DGITM. Les objectifs sont de répondre rapidement à la demande des exploitants d’améliorer le respect des premières voies mises en service, d’avoir des voies contrôlées pour l’évaluation nationale, et de réaliser un retour d’expérience à la fois juridique, organisationnel et technique.
Des contrôles réels sont mis en œuvre pendant environ deux ans jusqu’à fin 2026, par les services verbalisateurs des collectivités ou des services de l’État, au moyen d’un dispositif d’aide à la constatation des infractions à l’usage des voies réservées.
3 - La voie de covoiturage de Thonex-Vallard (ATMB)
La voie de covoiturage sur A411 qui aboutit à la frontière suisse présente la particularité au niveau de la douane de disposer sur la voie réservée d'une barrière avec détection du nombre de passagers à bord de véhicule. Cette barrière ne s'ouvre que pour les voitures multi-occupants, réduisant sensiblement les phénomènes de fraude pouvant être observés.
4 - Les voies réservées au covoiturage de A1 et A13, héritages des JO (DIRIF)
Les voies réservées olympiques et paralympiques prévues par le dossier de candidature de la ville de Paris aux JO 2024 avaient pour objectif de fournir un temps de parcours constant et fiable aux véhicules autorisées. Ces voies sur A1 et A13 ont été transformées en voies réservées au covoiturage, intégrées au schéma directeur des voies réservées et sont aujourd’hui gérées par la DIRIF.
PROJETS INNOVANTS DE VOIES réservées AU COVOITURAGE
5 - VR2+ & Voie Auxiliaire, concepts (Cerema / DREAL NA / DIRA)
La voie auxiliaire (VA) est une voie de circulation aménagée en lieu et place de la BAU, elle offre une capacité supplémentaire aux heures de pointe et des fonctions similaires à la BAU en heures creuses. Cette capacité supplémentaire permet de limiter les congestions induites et de permettre potentiellement la mise en place d'une configuration VR2+ + VA y compris sur les sections à 2 voies. Cette configuration est étudiée sur l'A62 par la DREAL Nouvelle Aquitaine et la DIR Atlantique.
6 - VR2+ en milieu urbain (Eurométropole de Strasbourg)
L’Eurométropole de Strasbourg présente son projet d’apaisement de l’Avenue du Rhin. Actuellement il s’agit une voie structurante pour les trafics, située en agglomération, sur laquelle est envisagée une évolution vers un fonctionnement plus urbain. Une des mesures du projet porte sur la transformation d’une voie en voie réservée au covoiturage en milieu urbain.
7 - Potentiel de voies réservées au niveau national (Cerema)
Le CEREMA a réalisé une cartographie nationale du potentiel de voies réservées (VR2+ et VRTC) à l'échelle nationale en croisant notamment les types et nombres de voies, l’existence de BAU ou les niveaux de congestion.
8 - VR2+ / A7 sud (DIR CE)
La DIRCE fait un retour sur la mise en service fin mai 2024 de la voie réservée au covoiturage sur A7 au sud de Lyon et sues ses premières évaluations.
Les réponses aux évaluations de la journée ont fait ressortir un fort intérêt des gestionnaires de VR2+ pour cette journée annuelle, qui devrait donc être naturellement reconduite en 2026.
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