Alors que l’effondrement de la biodiversité se fait de plus en plus ressentir et que la liste des espèces menacées en France s’accroît, le secteur du bâtiment présente de nombreux enjeux de préservation et restauration de la biodiversité.
Un travail commun Cerema-DHUP pour sensibiliser les agents publics
En effet si le secteur participe à l’artificialisation des sols, à la consommation de ressources naturelles et émet diverses pollutions directes ou indirectes, il peut faire plus qu’œuvrer pour limiter ces impacts et progresser vers une utilisation raisonnée des ressources et du foncier en mettant en place de nombreuses solutions fondées sur la nature et accueillant la biodiversité sur et dans le bâti.
La DHUP a mobilisé, par l’intermédiaire du CVRH, le Cerema pour réaliser des sessions de formation sur le sujet de la biodiversité et les liens avec le bâti, à destination des services d’administration centrale et déconcentrés. Le Cerema a répondu présent pour porter cette nouvelle connexion thématique, peu considérée jusque-là dans les projets bâtis. Le public cible était celui des agents en charge des missions de construction, rénovation, espèces protégées, continuités écologiques, aménagement durable et urbanisme.
L’objectif était de leur permettre de connaître et comprendre les enjeux communs entre les thématiques de bâtiment et de biodiversité, les politiques publiques et réglementations portant sur ces sujets ainsi que de trouver des ressources permettant d’approfondir leurs connaissances.
Deux sessions pour comprendre et agir sur la biodiversité dans le secteur du bâtiment
En juin 2025 se sont donc tenues deux sessions de formation en distanciel qui ont réuni une douzaine de participants sans prérequis nécessaires. La première session, intitulée "Bâtiment et biodiversité : démarche globale", a permis de définir le concept de biodiversité et son contexte. L’idée était de quantifier l’effondrement de la biodiversité et d’en expliciter les causes, principalement en lien avec le secteur du bâtiment. Ont également été présentés un panorama des dispositifs publics et réglementations existants sur le sujet, ainsi que des conseils et exemples de réalisations pour inspirer une bonne prise en compte de la biodiversité tout au long de la vie d’un projet (des études préalables et de la programmation, à la vie de l’aménagement jusqu’à sa démolition/rénovation).
La formation a ainsi été le moment de partager entre participants plusieurs retours d’expérience sur la présence d’espèces protégées dans le cadre d’un projet ou encore différentes mesures d’évitement et de réduction mises en place durant des travaux.
La deuxième session, intitulée "Bâtiment, végétalisation et ENR : réglementation", a dans un premier temps repris les principaux éléments de la première session pour les participants n’y ayant pas assisté, avant de se focaliser sur la réglementation concernant les obligations de végétalisation et solarisation des toitures introduites par la loi 171-4 et 5 du Code de la Construction et de l’Habitat. La DHUP a présenté l’état des lieux de la réglementation française et européenne concernant la solarisation et répondu aux questions des participants sur les typologies de bâtiments concernés. Des bonnes pratiques de réalisation concernant la manière d’optimiser les toitures végétalisées pour permettre le bon accueil de la biodiversité ont ensuite été présentées par le Cerema.
Des recommandations sur les différents types de toitures végétalisées et les services écosystémiques qu’elles peuvent rendre ont été présentées ainsi que les différences à prendre en compte dans le cas de construction neuve ou de rénovation.
Lors des deux formations, une liste de guides et ressources existantes a également été proposée aux participants souhaitant élargir leur réflexion ou approfondir certains sujets, comme la rénovation de bâtiments, la réalisation de mur végétalisé ou la conception d’espaces publics favorables au vivant.
Ces deux formations ont été conçues et animées à deux voix par le Cerema et la DHUP. Il s’agissait d’une nouvelle proposition ajoutée au Plan National de Formation 2025 des agents. Les retours des participants ayant été positifs, le déroulé avec les sujets abordés paraît répondre à des attentes et questionnements. L’objectif est désormais pour la DHUP de reconduire ces formations tous les ans pour sensibiliser davantage d’agents aux interactions entre la biodiversité, la végétalisation et le bâti.
Le Cerema pourra renouveler cette intervention, et va capitaliser ces ces supports pour permettre une montée en compétence d’autres acteurs sur les liens entre ces sujets.
