BONSAI : Un projet européen pour renforcer la résilience face aux inondations

Doté d’un budget de plus de 10 millions d’euros, ce projet alloue 1,045 million d’euros au Cerema, qui joue un rôle clé aux côtés d’institutions scientifiques et d’organismes publics européens. Le pilote du projet est la Fondation néerlandaise pour la recherche appliquée à l’eau (STOWA).

Analyse d’un site normand par les équipes du Cerema

L’objectif principal de BONSAI est d’analyser les systèmes de protection contre les inondations, notamment les digues et les zones humides. Le projet s’appuie sur l’analyse de cinq sites pilotes, répartis entre la Belgique, les Pays-Bas et la France. 

C’est le canal de Caen à la Mer, long de 14km et juxtaposé à l'estuaire de l'Orne, qui sera à l'étude par le Cerema pour ce projet. Ce canal est particulièrement exposé aux risques d’inondation, aggravés par la présence d’industries sensibles, situées à proximité immédiate. L’enjeu est d’anticiper les conséquences du changement climatique sur ce type d’infrastructures, en développant des solutions adaptées pour limiter les risques.

Le Cerema réalisera des mesures géophysiques et géotechniques et des modélisations à l'aide de Lidar afin de construire un jumeau numérique du site.

Cinq thématiques majeures au cœur du projet

Le projet BONSAI s’articule autour de cinq grandes thématiques : l’érosion, les solutions fondées sur la nature (SFN), les activités animales (notamment les animaux fouisseurs tels que les castors), la protection de la biodiversité et la gestion de crise. Ces axes de recherche visent à mieux comprendre les phénomènes naturels qui fragilisent les infrastructures de défense contre les inondations et à concevoir des stratégies d’adaptation efficaces face aux défis climatiques.

Une expertise pluridisciplinaire au service de la résilience des territoires

Le Cerema s’illustre comme un acteur central du projet BONSAI grâce à la mobilisation de plusieurs équipes spécialisées au sein du Cerema Normandie-Centre :

• L’équipe de recherche ENDSUM qui pilote l’organisation des cinq thématiques. Elle déploiera aussi des techniques de géophysique terrestres et aérienne sur les différents sites d'études.
• L’Agence de Blois, spécialisée dans le diagnostic et l'évaluation de la performance des systèmes d'endiguement. Elle s'intéressera à la problématique de l'érosion et pratiquera des essais sur le site pilote et en laboratoire.
• Le Département Littoral, Aménagement, Bâtiment (DLAB) pour son expertise sur les solutions fondées sur la nature (SFN), une approche innovante visant à utiliser des processus naturels prenant en compte les enjeux de biodiversité et visant à renforcer la résilience des territoires.
• Le Centre d’Expérimentation et de Recherche (CER) pour l’utilisation d'une digue expérimentale pour des essais d’érosion en conditions contrôlées.
• L’équipe de recherche RHITME de la DTec REM pour la caractérisation in situ et la modélisation numérique de l'hydrodynamisme et de la dynamique sédimentaire.
• Le groupe Observation Satellitaire Et Changement Climatique (OSECC) de la Direction Territoriale Occitanie pour son expertise en traitement des données satellitaires.

Vers un jumeau numérique du site normand

L’une des finalités majeures du projet est la création de jumeaux numériques sur plusieurs sites d'observations, basé sur l'utilisation de solutions libres. Un jumeau numérique est une réplique virtuelle d’un environnement physique, alimentée par des données en temps réel, permettant de simuler et d’anticiper divers scénarios. Ce modèle virtuel permettra d’évaluer la performance des solutions existantes permettant de lutter contre les impacts du changements climatiques et de tester en combinant des données issues de modélisations, de mesures géophysiques et géotechniques et d’observations par drones et satellites.