4 décembre 2020
La rivière Yon
R. Bedhomme - Ville et Agglomération de la Roche sur Yon
Le 24 septembre 2020, une visite inspirante réalisée dans le cadre du concours "Capitale française de la biodiversité" a réuni une vingtaine de participants à La Roche-sur-Yon autour de la thématique de la restauration de la continuité écologique sur la rivière Yon. Retour sur les expériences présentées lors de cette journée.

logo capitale biodivCette visite inspirante sous forme de balade itinérante à vélo sur les rives de l'Yon était co-organisée par la commune et l'agglomération de la Roche-sur-Yon, la délégation Pays de la Loire du Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) et le collectif régional pour la biodiversité en Pays de la Loire.

Elle a été ponctuée par des interventions d'acteurs de la restauration de la continuité écologique de l’Yon et d'experts sur les thématiques de la pêche, des plantes invasives, de la marque "Végétal local", des aspects réglementaires, du suivi de la biodiversité, et des témoignages d'autres collectivités ayant entrepris ce type de démarche.

Le concours "Capitale française de la biodiversité", créé en 2010, valorise chaque année les actions des collectivités en faveur de la biodiversité.

L’objectif est de sensibiliser et d’informer les publics par des ateliers de partage d’expériences, séminaires d'approfondissement, visites inspirantes, webinaires, etc. autour des enjeux de la biodiversité. Ils sont autant d’occasions de montrer, partout en France mais aussi en Europe et à l’international, les innovations, progrès, actions exemplaires des collectivités françaises avec leurs partenaires publics et privés.

En 2020, la dixième édition du concours est consacrée aux actions de communes et d'intercommunalités françaises de toutes tailles et porte sur le thème "Eau & Biodiversité". Elle permet aux collectivités de valoriser leurs actions et celles de leurs partenaires en termes de :

Rives de l'Yon
Rives de l'Yon - Crédit : Eduarel - Wikimedia Commons
  • préservation des zones humides,
  • restauration de la continuité écologique des cours d’eau et de leurs berges, mais aussi du littoral et du lien avec le milieu marin ;
  • gestion des eaux pluviales,
  • désimperméabilisation,
  • lutte contre le risque d’inondation ou contre le changement climatique et ses conséquences via les solutions fondées sur la nature ;
  • protection de la ressource en eau potable par la protection des milieux, etc.

L’agglomération de la Roche-sur-Yon en est un parfait exemple. Depuis plusieurs années, des travaux d'effacement d'ouvrages sur la rivière Yon ont permis de retrouver une continuité écologique, i.e. un libre écoulement des eaux, une libre circulation des sédiments et un retour de la faune et la flore aquatiques.

Cette démarche s’intègre dans une politique intercommunale plus globale de prise en compte de l’eau et de la biodiversité, notamment au titre de la compétence de gestion des milieux aquatique et de protection contre les inondations (GEMAPI).

 

Une stratégie globale à l'échelle du cours d'eau

Situation

L’agglomération, consciente de l’importance d’intégrer les travaux de restauration des continuités écologiques dans une démarche globale, a commandé une étude en 2016 à l’échelle de l’Yon et de l’Ornay, sur environ 30 km de cours d’eau.

Elle a porté sur 30 ouvrages en incluant les annexes hydrauliques, gérés par 6 propriétaires publics différents. Les conclusions de cette analyse, pilotée par l’Agglomération de La Roche sur Yon, se sont basées sur la prise en compte de tous les usages des différents sites et des avantages attendus au niveau du cours d’eau, du paysage et de la biodiversité.

Cette étude a permis de compléter une étude de la Fédération de Pêche portant sur 6 autres ouvrages privés (en vert sur image ci-dessous). Les 30 km de cours d’eau de l’étude présentent 17,12 m de chute cumulée pour 18 km d’écoulement affectés par les ouvrages.

Suite à une première phase de diagnostic, 3 à 4 scenarii ont été proposés sur chacun des 16 secteurs d’études (effacement, arasement partiel, ouverture par gestion d’ouvrage, aménagement de dispositifs de franchissement). Ces scenarii ont été évalués sur la base d’une analyse multicritère puis hiérarchisés. Après validation en comité de pilotage, le scenario retenu a ensuite été développé. L’absence de réunion sur site lors de la présentation des scenarii a été considérée comme une limite de l’exercice par la collectivité. Les travaux ont débuté en 2017 et se sont poursuivis jusqu’à aujourd’hui.

Une réflexion a également été menée sur le débit réservé à la sortie du barrage de Moulin Papon qui est actuellement de 30 L/s, demain autour de 100 L/s (plage variant selon la saisonnalité).

Lors de cette visite inspirante, ce sont les travaux de restauration de la continuité écologique au cœur de l’agglomération qui ont été présentés.

Effacement du plan d’eau d’Alluchon 

Avant l’hiver 2014-2015, le site d’Alluchon (poumon vert en entrée de Ville nord) était un plan d’eau sur l’Yon de 1,3 hectare créé par la présence d’un ouvrage au milieu de la rivière (vannage principal) et complété par trois autres situés en amont et en aval pour gérer les variations de débit dues, notamment, aux lâchers du barrage de Moulin-Papon (régime variant de 30L/s à 20m3/s). 

Au cours de l'hiver, la berge du vannage principal a été dégradée et le plan d’eau s’est donc vidé. Pour déterminer le devenir de cet espace important pour les Yonnais, le plan d’eau a été intégré à l’étude sur les continuités en prenant en compte l’ensemble des usages du site (promenade, pêche, etc.) et des bénéfices attendus associés au cours d’eau, au paysage et à la biodiversité. Suite à l’étude des scenarii, il a été choisi de confirmer la disparition du plan d’eau, avec l’enlèvement des derniers ouvrages afin de restaurer la continuité du cours d’eau.

  • dans un 1er temps, les ouvrages ont été supprimés,
  • dans un 2ème temps, après un délai d’observation, un complément d’intervention pourrait être engagé en termes d’aménagement paysager et hydraulique, si besoin.

Les travaux concernant ce site ont été effectués en décembre 2017 et ont consisté en :

  • la suppression de 3 ouvrages hydrauliques (vannes, etc.) sur l’Yon et le bief : principal, secondaire et tertiaire
  • le reprofilage du bief entre les ouvrages secondaires et tertiaires ;
  • la reprise des berges autour de l’ouvrage principal. Ce site fera l’objet de nouveaux travaux à l’automne pour le remplacement de la passerelle actuellement fermée, située en amont du plan d’eau.
site en 2015
Site en 2015 suite à la dégradation du vannage (photo : E. Bedhomme - Ville et Agglomération de la Roche-sur-Yon)

 

Site le jour de la visite
Site le jour de la visite

 

Des panneaux de chantier et d’information ont été mis en place pour expliquer le gain environnemental lié au rétablissement du libre cours.

Pour accompagner le projet, deux projets tutorés ont été réalisés en partenariat avec l’IUT de La Roche-sur-Yon (département génie bio) sur le suivi de la qualité de l’eau et suivi botanique. Concernant la qualité de l’eau, les premiers résultats montrent une tendance à l’amélioration en dépit du caractère récent des aménagements. En outre, les variations de débit importantes et les étés très secs en limitent encore les effets.

Parallèlement, le suivi piscicole annuel indique un retour du Brochet, de la Vandoise et de l’Anguille, espèces cibles pour ce type de milieu.

 

Pilorge 3 piquets

Ce secteur a fait l’objet d’importants travaux de restauration en 2018 et est caractérisé par la présence de deux obstacles importants :

  • Pilorge amont : Seuil de 52 cm de hauteur de chute (ouvrage non référencé au Référentiel des Obstacles aux Ecoulements (ROE), avec une zone d’influence amont de 350 ml
  • Vannes et déversoir de Pilorge : Ouvrage en ruine limitant le cours de la rivière

Ouvrage en ruine limitant le cours de la rivière 

Vannes et déversoir
Vannes et déversoir de Pilorge avant travaux
pilorge amont
Pilorge amont avant travaux

 

Schéma des aménagements prévus sur le secteur de Pilorge

Les travaux réalisés sont :

  • Suppression du seuil amont de Pilorge
  • Suppression des ouvrages de Pilorge - Trois piquets (déversoir + vannes aval) et remodelage de la berge rive gauche,
  • Reprofilage du lit de l’Yon sur le site de Pilorge amont sur un linéaire de 20 m,
  • Renaturation de l’Yon sur un linéaire cumulé de 200 m (amont du site de Pilorge et du pont de Solférino) si nécessaire
Site des vannes et déversoir de Pilorge le jour de la visite

Site des vannes et déversoir de Pilorge le jour de la visite

 

Renou, création d'une frayère à brochet

Suite aux opérations réalisées sur le secteur de Pilorge, l’alimentation en eau de cet ancien plan d’eau urbain créé en 1994 n’était plus assurée, entraînant une baisse progressive de la lame d’eau (ne subsistant qu’une mare) et l’installation d’une cariçaie (peuplement végétal dense de grands carex).

Ce secteur n’ayant plus d’usage, il a été décidé d’y aménager une frayère connectée par l’aval pour le brochet (espèce migratrice visée par le classement de l'Yon en liste 2, au titre du L.214-17 du Code de l'Environnement) et pouvant favoriser certaines espèces patrimoniales comme le campagnol amphibie et les libellules comme l'Agrion de mercure.

L'objectif des aménagements, concertés avec la fédération de pêche de Vendée a été de profiler 2 zones de frayère en pente douce sur une largeur de 3m et de conserver entre 20 et 40 cm d’eau jusqu’au mois d’avril de manière à faciliter une installation rapide de végétation support pour le frai. La surface remaniée pour ces frayères et le merlon de délimitation atteint environ 300 m².

La terre végétale a été décapée, criblée et des plançons de saule prélevés à proximité ont été plantés directement sur site par un chantier collectif, notamment afin de limiter l’installation d’espèces invasives.

L'intervention a été réalisée en régie en septembre-octobre 2019 au plus fort de l'étiage. Le service Paysage et transition écologique de la ville et de l’agglomération de la Roche-sur-Yon, qui pilote depuis 4 ans la création et restauration de mares sur le domaine public, travaille régulièrement avec leurs collègues conducteurs d'engins de la régie des espaces verts et a accompagné les travaux. Ce fonctionnement partenarial constitue une clé de la réussite des travaux.

Les opérations réalisées sont les suivantes :

1 - les déblais issus du profilage de la frayère ont été régalés dans l'ancien plan d'eau de manière à rendre les berges moins abruptes afin de limiter la prolifération des populations de ragondins, de favoriser celles des amphibiens et d’assurer la sécurité du public ;

2 - les enrochements de la digue de délimitation du plan d'eau ont été retirés et exportés hors du site et les berges ont été reprofilées en pente douce ;

3 - de légers merlons ont été façonnés au droit de l’îlot central pour éviter aux poissons de se faire piéger dans la mare restante au Nord Est du site, notamment en cas de débits importants.

Panneau d'information
Panneau d'information
Vue sur la frayère
Vue sur la frayère

 

 

 

 

Ecquebouille/Solferino, effacement d'un clapet et mesures d’accompagnement

L’ouvrage du pont de Solferino était composé d’un clapet à l’abandon et d’un seuil d’une hauteur de chute de 30 cm limitant la continuité sur une distance de 520 mètres.

Les travaux sur ce secteur ont consisté en la dépose du clapet du pont de Solférino (rive gauche) et le maintien du seuil béton (rive droite) afin de conserver un niveau d’eau suffisant,

 Afin de protéger les murs privés situés en aval de l’ouvrage, une mesure d’accompagnement a été mise en place pour repincer le lit du cours d’eau en créant une risberme (talus de protection aménagé à la base de l’ouvrage) en rive droite de l’Yon entre le pont de Solférino et le seuil amont du Boulevard des Etats-Unis sur un linéaire de 200 m (seuil de 70 cm ayant également fait l’objet d’un effacement).

La mise en place de macro-rugosités en aval du pont de Solférino est également prévue sur un linéaire de 20 m si nécessaire.

Ouvrage avant travaux
Ouvrage avant travaux
Ouvrage le jour de la visite
Ouvrage le jour de la visite

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce point d’arrêt dans la visite a permis de présenter la réglementation applicable à ce type d’aménagement par la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de Vendée.  Ont ainsi été abordés :

  • le contexte réglementaire en lien avec la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) et l’obligation du retour à un bon état écologique des cours d’eau incluant la restauration des continuités écologiques,
  • le retour d’expérience sur la collaboration Agglo/DDTM depuis 2016 sur ce programme d’effacement,
  • un focus sur le volet Dossier loi sur l’eau et règlement d’eau
  • l’ouverture sur la dernière évolution réglementaire (Arrêté du 30 juin 2020 définissant les travaux de restauration des fonctionnalités naturelles des milieux aquatiques relevant de la rubrique 3.3.5.0 de la nomenclature annexée à l'article R. 214-1 du code de l'environnement)

Le document disponible ici reprend les principaux éléments de cette intervention.

 

Moulin Frais-Effacement d'un clapet

Clapets en acier avant démantèlement
Clapets en acier avant démantèlement

Sur ce secteur, un ouvrage à clapet métallique (2 clapets) a été démantelé permettant d’effacer une hauteur de chute qui variait entre 94 et 120 cm pour une zone d’influence de 500 mètres linéaires. Les deux clapets ont été supprimés et une recharge granulométrique avec mise en place de macro-

rugosités (rochers) a été effectuée en aval du radier du pont sur un linéaire de 10 mètres afin de rétablir le lit mineur du cours d’eau.

Au niveau de l’ouvrage, l’effacement des clapets a créé 2 lisses d’une dizaine de mètres présentant une pente forte et une lame d’eau relativement faible en basses eaux, créant un courant important, peu favorable aux déplacements des poissons. La mise en place de batardeaux en bois sous l’une des travées du pont de moulin Frais a donc été décidée.

Malheureusement, avec les forts débits provoqués par les lâchers du barrage, ces batardeaux ont été emportés et certaines macro-rugosités ont bougé. Une solution pragmatique a été apportée par la fixation de simples bordures de voirie, plus stables que les batardeaux, afin d’améliorer la continuité écologique sur le radier. Ces aménagements font encore l’objet de discussions avec l’OFB sachant qu’il est très difficile de caler les débits du fait de l’apport d’eaux pluviales.

 

 

Bordures de voirie installées sur le radier
Bordures de voirie installées sur le radier
Ouvrage après aménagement
Ouvrage après aménagement

 

Basse Lardière

Étape finale de cette visite, il s’agit également du secteur le plus complexe du fait des ouvrages et des usages présents en amont.

En effet, ce site comprend 3 ouvrages : 1 clapet fonctionnant avec des vérins hydrauliques. 1 bras secondaire avec un seuil béton, 1 déversoir béton avec passe à poissons et passe à canoë.  Il est non conforme à la continuité écologique, du fait d’une continuité sédimentaire partielle et de l’absence de continuité piscicole (hors anguille).

Déversoir béton avec passe à poissons et passe à canoë
Déversoir béton avec passe à poissons et passe à canoë
Seuil béton du bras secondaire
Seuil béton du bras secondaire

 

Clapet
Clapet

 

Les usages sur le site sont quant à eux :

  • Hydrauliques, par la manœuvre du clapet :
    • A la hausse permettant le maintien en période estivale du niveau d’eau amont pour le prélèvement du Centre Hospitalier Spécialisé Georges Mazurelle (CHS) (laverie, arrosage et chasse dans les réseaux- 50 à 115 000m3/an) situé à 350m en amont du clapet,
    • A la baisse permettant de faciliter les écoulements en période de fortes pluies pour limiter les inondations (habitations voisines)
  • de loisirs (promenade, pêche),
  • paysagers avec les 3 bras (impact sur la biodiversité).

Le clapet ne pouvant être supprimé afin de maintenir  le prélèvement du CHS et la solution d’une passe à poissons interne au niveau du déversoir s’avérant onéreuse et difficile à mettre en œuvre techniquement, la solution validée par le COPIL suite à l’étude de 2016 a donc été d’assurer la continuité écologique par le bief en le réaménageant en bras de contournement avec mise en place de pré barrages franchissables et avec maintien du niveau d’eau amont (réhausse de la chaussée du réservoir et maintien du fonctionnement du clapet).

Les travaux sur ce site n’ont pas encore été engagés. De plus, le clapet ne fonctionne plus depuis l’été 2018 et est maintenu en position haute de façon fixe et définitive, sans possibilité d’être manœuvré, afin de maintenir le niveau d’eau pour le prélèvement du CHS. Au vu de son état et de sa constitution, il n’est pas possible de le réparer. Il faut soit le changer ou le remplacer par un système plus rustique.

La solution validée en 2016 ne pouvant plus être mise en œuvre, plusieurs scenarii vont ainsi être étudiés dont un en priorité : effacement du clapet et mesure compensatoire au droit du prélèvement CHS. Ce scénario a l’avantage d’être économique et de répondre réglementairement à la continuité écologique. Sa seule limite est la nécessaire concertation avec le CHS et les usagers de pêche dont l’usage peut être affecté.

Les différents scenarii ont été partagés avec les participants à la visite mais aussi éclairés par l’Agence de l’eau sur le volet financier (financement atteignant potentiellement 50 % (passe à poissons, contournement), 80 % (effacement) voire 100 % du coût des actions dans le cadre du plan de relance si l’action est portée par une association de pêche.

Une restauration intégrée à une stratégie plus globale de restauration et de prise en compte de l’eau et de la biodiversité

La journée présente différents sites aménagés mais la politique communautaire sur la gestion des ouvrages trouve un écho dans le schéma directeur des vallées, schéma cadre pour la mise en scène touristique de cet écrin environnemental exceptionnel.

Plus largement, la ville et l’agglomération sont investies depuis plusieurs années sur ces thématiques. Ainsi l’appel à projets régional "bocage" de la ville de La Roche-sur-Yon s’est étendu sur une durée de deux ans, de décembre 2014 à décembre 2016.

Défini selon trois axes, il a permis de mettre en marche de façon concrète une demande politique forte de prise en compte de l’environnement et de préservation du bocage dans les projets d’aménagement du territoire.

Axe 1 : Connaissance et valorisation des mares, éléments constitutifs du bocage

1.1. Inventaire participatif du réseau de mares

1.2. Caractérisation du réseau de mares via le suivi de 20 d’entre-elles

1.3. Valorisation du patrimoine yonnais par le biais des mares

Axe 2 : Définition d’une stratégie en faveur de la biodiversité, de la connaissance à l’action

2.1. Cartographie de la Trame Verte et Bleue de La Roche-sur-Yon

2.2. Définition d’un plan d’action en faveur de la biodiversité du complexe bocager Yonnais

Axe 3 : Mise en œuvre d’actions en faveur des complexes bocagers

3.1. Gestion et préservation du réseau de mares de La Roche-sur-Yon

3.2. Sensibilisation à l’intérêt du bocage et aux techniques d’entretien

Mare de Moulin sec
Mare de Moulin sec

La visite a été l’occasion de présenter les actions de l’axe 1 et notamment l’inventaire participatif des mares par la LPO.

Sur le territoire de La Roche-sur-Yon, elles ont fait l’objet d’un recensement local participatif. Un recensement sur le terrain (avril à septembre 2015) a permis d’identifier et de caractériser 454 mares (soit 6 mares au km² sur la commune, ce qui correspond à une densité forte).

Trente bénévoles de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) de Vendée, 10 étudiants de l’IUT et 10 étudiants du Lycée Nature ont été formés pour participer à cet inventaire. L’objectif était de permettre à des non spécialistes de caractériser les mares (typologie, pente, profondeur, environnement proche, etc.) à l’aide de fiches claires permettant d’appréhender leur potentiel d’accueil. Ces données ont été intégrées sous Système d’Information Géographique (SIG) afin de les cartographier et de les intégrer dans l’élaboration de la Trame Verte et Bleue du territoire (axe 2 de l’appel à projets).

Les éléments recueillis ont permis de définir les menaces potentielles pesant sur ces mares, notamment les risques de fermeture et de proposer des opérations de gestion, en particulier sur les mares situées sur le foncier public, menacées et qui ont fait l’objet de travaux de restauration, d’entretien voire de création.

our favoriser la diversité des faciès, leur curage a été étalé dans le temps à raison d’une dizaine de mares par an. De plus, un suivi scientifique est mis en place sur 20 mares.

Suite à ce premier travail, une stratégie globale en faveur de la biodiversité a été élaborée en 2016, puis validée par le maire de la ville en mai 2017. Elle se décline en un plan d’action structuré en 4 axes constitués en 20 actions (plan d'action 2017-2020 avec un budget de fonctionnement et d'investissement associés) :

  • axe en faveur de la trame verte périurbaine et rurale : préserver les milieux bocagers qui concourant à l'identité paysagère locale,
  • axe en faveur de la trame verte en milieu urbain : favoriser la nature en ville,
  • axe en faveur des milieux aquatiques : améliorer la continuité hydraulique, la qualité d’eau
  • axe transversal aux trois autres, qui a pour finalité la sensibilisation à la biodiversité et à des pratiques plus respectueuses de la nature.

Ces aspects sont également pris en compte dans les aménagements. Ainsi, le projet de création du Parc des Rives de l’Yon initié dans le cadre de l’opération de renouvellement urbain du quartier de la Vigne aux Roses a été présenté. Ce projet intègre pleinement la rivière dans la conception des trois séquences prévues (festive, jardinée, naturelle) :

  • la mise en place d’un cheminement le long de la rivière,
  • l’aménagement de fenêtres dans la ripisylve afin de valoriser la rivière,
  • la conservation de secteurs inondables,
  • la création d’un jardin humide/jardin de pluie,
  • la conservation d’un maximum d’arbres de la ripisylve et/ou abritant une espèce patrimoniale : le Grand Capricorne,
  • l’utilisation de végétaux locaux,
  • la mise en place d’un verger conservatoire et la mise en place d’une gestion différenciée intégrant pleinement la biodiversité.

L'avant-projet est disponible ici.

Séquences envisagées sur le Parc des Rives de l'Yon
Séquences envisagées sur le Parc des Rives de l'Yon

 

Présentation du dispositif Territoires engagés pour la nature et d’actions menées par les collectivités engagées

Cette journée a également été l’occasion de présenter différents projets issus de territoires engagés dans la démarche « Territoire Engagé pour la Nature », initiative conjointe du Ministère de la Transition Écologique et des régions. L‘initiative est portée par l’Office Français de la Biodiversité afin de faire émerger, reconnaître et accompagner des plans d’action en faveur de la biodiversité et élaborés par les collectivités.

La Région, en collaboration avec les membres du collectif régional (État, Office Français de la Biodiversité, Agences de l’eau, Départements), joue le rôle d’animateur de cette dynamique et accompagne les collectivités dans le développement de projets innovants, la réalisation d’actions concrètes et le renforcement de partenariats avec les acteurs locaux.

Ainsi, l’Établissement Public Territorial du Bassin (EPTB) de la Sèvre nantaise a présenté une opération d’effacement d’un étang interrompant un cours d’eau à écrevisses à pieds blancs sur le territoire de la Communauté de Communes de Pouzauges tandis que la Communauté de Communes Océan Marais de Monts a présenté ses actions sur les fossés pour développer le développement de la végétation lors des opérations de curage.

Dans le dossier Le Cerema et le Concours Capitale Française de la Biodiversité

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