La mobilité dans les territoires ruraux nécessite de prendre en compte les habitants et leurs besoins en termes de déplacements, mais aussi les atouts du territoire, tout en répondant à des enjeux économiques, sociétaux et environnementaux.
Un diagnostic précis du territoire sous l’angle des mobilités
Dans le cadre de son projet de territoire et suite à la prise de compétence mobilité, la Communauté de communes des Sources de l'Orne, qui regroupe 23 communes et 12 000 habitants principalement situés dans la moitié nord de la collectivité, souhaite développer les mobilités sur son territoire. La collectivité est située dans un bassin de mobilité qui est pilote pour l’élaboration des premiers Contrats Opérationnels de Mobilité (COpM) de la Région Normandie, lancée en 2022.
Cette démarche s’est appuyée sur un diagnostic complet des mobilités, qui a ensuite permis de définir une stratégie et un plan d'actions concret pour faciliter l'accessibilité du territoire pour tous les habitants et promouvoir des alternatives à la voiture individuelle.
La principale polarité du territoire, la commune de Sées, concentre une grande partie des services de proximité, et joue un rôle clé dans l'organisation des déplacements de la population. Ainsi, l'accessibilité de cette commune depuis les autres localités de la communauté de communes est un enjeu stratégique. Par ailleurs, la commune de Sées a identifié plusieurs problématiques liées aux déplacements : les habitants soulignent des difficultés de stationnement, de circulation, ainsi que des préoccupations concernant la sécurité des cheminements pour les modes actifs (piétons, cyclistes…).
L’étude menée par le Cerema était structurée en 3 phases :
Les principaux enjeux identifiés :
Méthode pour améliorer la mobilité sur le territoire des Sources de l'Orne : état des lieux et stratégie d'action
Trois ateliers ont été organisés ensuite avec les habitants pour définir une stratégie de mobilité : le premier sur la mobilité et la proximité, le second sur les alternatives à la voiture, le troisième sur l’optimisation de l’utilisation de la voiture selon la distance et les motifs de déplacement.
Autour de 5 thématiques, des orientations et des actions à mettre en œuvre ont été définies. Pour les deux premiers ateliers, ces 5 thématiques sont :
- Réduire la place de la voiture
- Services de mobilité (hors TC) et aménagement du territoire
- Investissements dans l’infrastructure
- L’offre de transport ferroviaire et routier
- Développement des modes actifs
Lors du premier atelier sur la mobilité et la proximité, de nombreux points de convergence ont été identifiés. Une volonté de réduire la place de la voiture pour les déplacements de proximité a émergé, avec cependant la problématique de l’éparpillement des services et des aménités pouvant nécessiter l’utilisation de la voiture.
Le développement d’une urbanisation plus favorable aux déplacements de proximité, en rapprochant les lieux de résidences et les lieux de vie, et le développement d’autres services permettant l’optimisation de l’utilisation de l’automobile (autopartage, covoiturage…) ont été mentionnés, mais les participants ont aussi souligné que les investissements dédiés aux infrastructures doivent être maîtrisés au regard des contraintes économiques des acteurs publics, tout en maintenant un accès à l’ensemble des modes à une plus grande partie des usagers.
Le renforcement de la place des transports massifiés devra être modéré compte-tenu des coûts inhérents à cet accroissement potentiel, et la connaissance et l’efficacité de l’offre existante doivent être améliorées en priorité. Une divergence est apparue sur le niveau de croissance des modes actifs mais il y a une convergence sur la nécessité de faire des adaptations en matière d’aménagement avec en point de mire la sécurisation de la pratique des usagers de ces modes, en commençant par agir sur les petites distances.
Lors de l’atelier sur les alternatives à la voiture, l’enjeu de sécuriser les déplacements à pied et à vélo a fait consensus, ainsi que l’intérêt à développer des services de mobilité comme le co-voiturage, le transport à la demande ou l’autopartage.
L’atelier consacré à l’optimisation de la place de la voiture selon la distance et les modes de déplacement a montré qu’il existe une volonté forte de réduire la place de la voiture thermique, mais elle reste nécessaire pour des trajets longs, l’accès à des services où l’offre de transport est inexistante. Les participants souhaitent développer les modes doux, créer des pôles d’échanges multimodaux accessibles par différents modes, en sécurisant les parcours piétons et cyclistes.
L’aménagement du territoire doit prendre en considération la proximité des services et les lieux d’habitation pour réduire le temps de déplacement et permettre les déplacements avec d’autres modes (modes doux, autopartage, covoiturage ...) que la voiture. Les participants étaient aussi favorables au développement de l’intermodalité pour l’accessibilité aux gares et la création de pôles d’échanges multimodaux, avec une attention particulière sur la sécurité des piétons et des cyclistes aux abords des gares.
Les 5 thématiques de cet atelier étaient :
Scénarios
Sur la base des enjeux du diagnostic et des orientations retenues issues des ateliers, trois scénarios ont été proposés, afin d’agir pour des futurs possibles en termes d’évolutions des mobilités sur le territoire, prenant en compte des facteurs aussi bien externes tels que la situation économique, la démographie, que ceux des politiques établies par la collectivité.
3 scénarios envisagés :
Ces trois scénarios peuvent être réunis pour agir sur différentes temporalités.
Pour la commune de Sées, le scénario propose de requalifier l’espace public par des actions d’aménagement (réduction des vitesses, sécuriser les modes actifs, développer la place des piétons…)
Dans phase de scénarisation, le COPIL a fait émerger un scénario "retenu" qui est un mixte des scénarios proposés :
