Afin de contribuer à une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux dans ces projets, le Cerema, en partenariat avec le Commissariat général au développement durable (CGDD), propose une démarche d’auto-évaluation environnementale des PAT. Cette méthode s’adresse à toutes les collectivités déjà engagées ou souhaitant s’engager dans un PAT.
Comment faire de l’alimentation un levier pour la transition écologique dans les territoires ?
L’alimentation, au cœur de la transition écologique et sociétale, est un sujet par essence transversal qui touche tous les acteurs de la chaîne alimentaire (collectivités, entreprises, agriculteurs, société civile…) et qui renvoie à de nombreux enjeux environnementaux (sol, eau, biodiversité, climat, air, paysage).
Les possibilités d’actions sont aussi nombreuses et variées que les acteurs et les domaines d’activités. Reterritorialiser une partie de la production, développer l’agroécologie, économiser les ressources en eau, planter des haies, proposer des régimes alimentaires bas carbone, mettre en œuvre des circuits de proximité, créer des outils de transformation locaux, élaborer une marque locale environnementale, limiter le gaspillage alimentaire, préserver les terres agricoles, accompagner la transition des modèles agricoles et alimentaires … font partie des nombreuses pistes concrètes pour contribuer à la transition écologique. C’est donc l’affaire de tous.
Dans quelle mesure votre PAT contribue-t-il ou peut-il contribuer à accélérer la transition écologique ?
Un projet alimentaire territorial (PAT) est construit sur la base du volontariat, ce qui permet de fixer des ambitions propres aux enjeux et acteurs d'un territoire pour répondre aux crises environnementales. Il offre aussi la possibilité d’expérimenter de nouveaux partenariats ainsi que des nouvelles modalités d’intervention et d’actions.
La démarche d’auto-évaluation du PAT, permet de questionner les objectifs et résultats des politiques déjà menées. Elle a été conçue, pour élargir les questionnements et proposer des repères simples pour faire évoluer ou relancer la dynamique les projets alimentaires des des territoires au rythme de chacun.
Une démarche guidée pour choisir ses critères et s’auto- évaluer collectivement
Destinée prioritairement aux collectivités locales, cette méthode a été construite en s’appuyant sur un groupe de travail national de professionnels de la question alimentaire.
La démarche repose sur une auto-évaluation participative mobilisant les acteurs du territoire. Elle s’intègre aux instances de pilotage du PAT dans l’objectif de faire évoluer la gouvernance alimentaire mise en place.
Cette méthode propose notamment :
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un pas à pas, en 5 étapes pour mener à bien l’auto-évaluation,
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un référentiel pour aider à choisir des questions évaluatives et des critères de réussite,
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des supports d’animation pédagogiques (portrait de territoire, arbre des objectifs, cartographie des acteurs et dispositifs etc…)
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un exemple de mise en pratique autour de la restauration pour illustrer
Ces étapes proposées permettent de prendre du recul collectivement sur le chemin parcouru, d’apprécier les évolutions concrètes observées et de faciliter le choix de nouvelles orientations ou actions.
Un exemple de fiche du référentiel (ces fiches portent sur les thématiques de la chaîne alimentaire mais aussi sur la gouvernance) à télécharger en fin d'article
Un exemple fictif sur la restauration (extrait du document à télécharger)
Une méthode à expérimenter
Nombre de collectivités ont souhaité disposer de ce document-repère et nous ont fait part de leur intérêt pour la méthode perçue comme pragmatique, opérationnelle et interactive. Le caractère participatif est apprécié même s’il peut paraître exigeant (cf les différents supports à débat).
Pour faciliter l’appropriation de la méthode, le Cerema a proposé aux collectivités intéressées, un groupe d’appui et d’échanges. Plusieurs collectivités ont participé, dont notamment Le Havre Seine Métropole, Toulon Provence Méditerrannée, l’agglomération Provence Verte ou encore Douaisis Agglomération. D’autres territoires se sont inspirés de la méthode. La plupart souhaitent évaluer leur stratégie agricole et alimentaire et pas seulement le PAT dont le champ peut être plus restreint.
Si la démarche nécessite un minimum de moyens, sa mise en œuvre peut s’échelonner dans le temps dans le cadre d’un processus d’accompagnement au changement d’orientations et de pratiques. Elle peut aussi faciliter l’articulation et la cohérence des politiques et dispositifs publics au sein d’une collectivité et partant, l’activation de plusieurs leviers d’action propices aux transitions écologiques.