Cet article fait partie du dossier : Dossier : Marche en ville
Voir les 10 actualités liées à ce dossierDeux nouvelles fiches viennent d'être publiées dans cette série qui présente des démarches menées localement afin de rendre l'espace public plus attractif pour les piétons. Neuf fiches sont disponibles:
Les magistrales piétonnes : un réseau piétons à haut niveau de service
Les "magistrales piétonnes" sont les axes structurants du schéma directeur piéton, liant de façon directe les centralités de quartier et améliorant ainsi la lisibilité urbaine. Elles offrent aux piétons une haute qualité de service et sont dimensionnées en fonction de l’estimation du nombre de piétons attendus pour ne pas dépasser une densité au m² de 0,7.
L’objectif est de développer la marche en ville et d’attirer le plus grand nombre de piétons en jouant sur la qualité de l’aménagement et du service. Ce concept de "magistrale piétonne" a été initialement développé par l’Eurométropole de Strasbourg et a été repris depuis dans plusieurs autres villes françaises.
Une magistrale piétonne se distingue d’un aménagement piéton classique par le caractère généreux apporté aux piétons. L’accent est mis sur le confort du piéton, pouvant passer par l’aménagement de lieux de pause réguliers ainsi qu’une bonne lisibilité de l’axe magistral. Des efforts supplémentaires sont portés sur la résorption des coupures majeures et dans le traitement des traversées.
A terme, une magistrale piétonne traverse plusieurs quartiers et relie des pôles générateurs de déplacements, afin d'assurer réellement un rôle structurant.
Les micro-aménagements en faveur des piétons
Une collectivité territoriale remodèle fréquemment son espace public pour répondre au mieux aux attentes des usagers, en priorisant si possible l’amélioration des déplacements des usagers les plus vulnérables et ceux des usagers les plus vertueux envers l’environnement. Toutefois, en raison de contraintes techniques et/ou budgétaires, le report d’un projet d’aménagement peut laisser persister plus ou moins durablement des situations d’inconfort ou d’insécurité peu propices à la pratique de la marche.
Il existe souvent une solution adaptée et suffisante pour faciliter le quotidien d’une majorité de piétons, sans nécessiter la requalification totale d’une rue ou d’une place: le micro-aménagement. L'objectif est d'agir de manière simple, rapide et peu coûteuse, pour supprimer, ou tout au moins réduire fortement une situation de gêne ou d’insécurité pénalisant la pratique de la marche sur l’espace public. Ces micro-aménagements peuvent être temporaires ou définitifs.
La fiche présente la démarche pour mettre en place ces aménagements : identifier les dysfonctionnements dans les déplacements des piétons, évaluer l'avantage d'un micro-aménagement, intégrer les points de vigilance, et propose quelques exemples.
Eclairage des espaces publics pour les piétons
Souvent considéré comme indispensable aux déplacements des engins motorisés en milieu urbain, l’éclairage de l’espace public est encore souvent pensé comme un équipement routier destiné à éclairer la chaussée et sans prise en compte spécifique des cheminements piétons contigus. Or en rendant la nuit plus sûre, plus conviviale et plus attractive, l’éclairage de toutes les composantes de l’espace public favorise la marche, et participe au confort d’usage de l’espace public en période nocturne, tout en respectant des enjeux environnementaux.
Le confort lié à l’éclairage s’avère même essentiel à la fin de l’automne et en hiver lorsque la nuit s’étire longuement et recouvre les heures de pointe des déplacements piétons. Les enjeux de sécurité sont importants : les données de l'ONISR montrent que 28 % des piétons décédés dans un accident de la circulation en agglomération ont été tués la nuit.
Cette fiche présente les enjeux en termes d'éclairage et de cheminements piétons ainsi que d'environnement. Elle propose une approche globale pour planifier l'éclairage public ainsi que des éléments techniques permettant d'orienter le choix d'éclairage public.
Prendre en compte la marche dans les documents de planification
Différents documents de planification (Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT), le Plan de Mobilité (PDM, ancien plan de déplacements urbains) ou le Plan Local d’Urbanisme (PLU, ou PLUi lorsqu’il est intercommunal) principalement) ont pour objectif de développer, d’organiser et d’aménager les territoires de façon durable. Ces documents de cadrage, en définissant une réglementation, sont les fondations des politiques en faveur du développement des modes alternatifs à la voiture solo, en particulier des modes actifs.
L’un des principaux freins au développement de la marche est l'allongement du temps de parcours pour les piétons. Il est donc important de réduire et atténuer les coupures urbaines.
Cette fiche explique de quelle manière ces documents permettent d'agir en faveur de la marche, et présente des focus sur des projets menés par différentes collectivités. Via le SCoT, la collectivité peut par exemple rétablir ou limiter les continuités piétonnes, ou encore favoriser l'urbanisation dans des secteurs desservis par les transports en commun.
La fiche présente les leviers permettant d'agir au moyen:
- Du PLU et PLUi, document qui peut tenir lieu de Plan de mobilité,
- Du Plan de mobilité, qui permet de programmer les actions en matière de déplacements en cohérence avec l'aménagement du territoire,
- Du plan de mobilité simplifié introduit par la loi d'orientation des mobilités en remplacement du plan de mobilité rurale.
- Du Plan de Mobilité Employeur,
- Du Plan d'accessibilité de la voirie et des espaces publics.
Itinéraires pédestres balisés en ville: l'exemple de Mulhouse Alsace Agglomération
De nombreuses communes disposent d’atouts patrimoniaux, naturels, ou d’équipements disséminés sur leur territoire. Pourtant, il est fréquent qu’aucun cheminement balisé ne permette aux marcheurs réguliers, itinérants, ou aux piétons utilitaires, de relier confortablement ces points d’intérêts et de profiter pleinement des charmes des villes et des villages.
Dans le cadre d’un partenariat avec le Club Vosgien qui regroupe des associations locales et promet le tourisme et le patrimoine local, Mulhouse Alsace Agglomération (m2A) a mis en place un réseau de 578 kilomètres d’itinéraires balisés offrant d’innombrables possibilités de se déplacer à pied dans toutes les communes de l’agglomération.
En 2011, un schéma directeur des itinéraires pédestres a été réalisé, et la réalisation d’itinéraires pédestres balisés amenant les promeneurs au cœur des villes et des villages était un objectif important.
19 parcours thématiques ont été identifiés pour mettre en valeur ce réseau pédestre, ainsi que 3 itinéraires thématiques, et un fil rouge part de la gare vers les rues du centre-ville. Une communication a été menée auprès des habitants et des visiteurs, et des cartes ont été conçues pour faciliter la découverte des itinéraires.
Les lieux de pause et de repos, éléments essentiels de la marche en ville
Dans une logique de développement de la marche en ville, il est utile de repérer les lieux de pause existants, les bancs publics ou les assises informelles, mais aussi de bien identifier les besoins et les manques le long d’itinéraires d’intérêt tout en s'inscrivant dans différentes contraintes.
Le mobilier urbain permettant de s'arrêter quelques instants doit être visible, se trouver à proximité directe du cheminement piéton et disséminé régulièrement tout le long de l'itinéraire. D'autres espaces peuvent favoriser une halte plus longue, et se trouver plus à l'écart des flux piétons.
Des assises publiques confortables, nombreuses et bien disposées participent de façon juste à une bonne mixité des usagers et des usages de l’espace public, sans créer d’inégalité liée aux ressources, au genre ou à l’âge. De plus en plus, des espaces de "séjour", de pause et de loisirs, sont aménagés, le long de plans d'eau, dans des parcs... Des espaces consacrés à l'attente, à une pause courte, s'ils sont aménagés de manière agréable peuvent devenir des lieux de promenade ou de rencontre.
Pour améliorer ces aménagements, le fiche revient sur l'intérêt d'en dresser un inventaire géolocalisé, de repérer les manques et les lieux informels utilisés par les passants, par exemple à travers l'observation de terrain et en interrogeant les usagers.
Elle montre aussi des exemples d'actions mises en oeuvre dans ce sens, et liste des points d'attention sur l'implantation du mobilier ou son entretien.
Mieux accueillir les piétons âgés dans l'espace public
La marche est importante pour permettre aux seniors de se déplacer au quotidien: 40% des déplacements des plus de 75 ans sont réalisés à pied, contre 22% pour le reste de la population. Mais, ces déplacements à pied de même que les distances parcourues diminuent ensuite avec l'âge, ce qui contribue à isoler les personnes, et on constate que les piétons de plus de 75 ans sont surreprésentés dans les accidents de la circulation, même s'ils sont moins souvent en tort que la population générale.
Pour faciliter les déplacements des personnes âgées, quelques aménagements simples peuvent considérablement améliorer les conditions de déplacement : installer des espaces de repos, des bancs, des espaces refuges lors des traversées, améliorer la lisibilité de l'espace public et des cheminements, assurer l'accessibilité des lieux et des transports en commun, assurer la visibilité des piétons ...
Pour répondre aux besoins spécifiques des personnes âgées, il faut connaître leurs habitudes de déplacements et leur perception de l'espace public. Par exemple, certains évitent les rues où il y a beaucoup de monde par peur d'être bousculé.
Cette fiche présente les difficultés rencontrées par les seniors dans l'espace public, notamment en raison de la baisse des capacités (gestion des situations complexes, réflexes, audition...) et les aménagements qui peuvent être mis en oeuvre afin d'y répondre.
Le plan piéton de La Chapelle-Glain
Cette fiche revient sur sur la prise en compte progressive de la question des piétons par la commune de La Chapelle-Glain, une commune rurale de 3450 habitants à 60 km de Nantes. Un plan piéton a été élaboré, et a porté ses fruits en rendant le bourg plus agréable.
A la suite d'une étude en 1995, les questions de la centralité du bourg et de la sécurité des cheminements ont été mises en évidence, et le conseil municipal s'est saisi de la question. Les principales mesures ainsi prises par les élus dans le cadre de cette politique concernent les points suivants :
- Mise en œuvre d’un réseau de chemins pour favoriser l'usage des modes actifs (piétons et vélos) ;
- Achat des locaux pour créer une supérette et une boulangerie ;
- Financement d’un four pour faciliter l’installation d’une nouvelle boulangerie ;
- Location d’un local à une jeune coiffeuse pour faciliter son installation.
La fiche revient sur l'approche globale, intégrant à la fois les enjeux d'urbanisme (via la PLU) et de déplacement, en vue de favoriser la marche, ainsi que sur la méthodologie générale pour élaborer le plan piéton, en ayant notamment recours à une étude globale de sécurité qui a permis de dresser un diagnostic précis de la situation et de fixer des objectifs intégrés ensuite dans le PLU.
Le plan piéton a été le fruit d'une démarche progressive, et beaucoup d'aménagements ont été réalisés en régie. La démarche a permis de rendre de la vitalité au bourg, et de renforcer l'attractivité de la commune.
Des effets positifs sur la vie locale ont été observés, la marche utile, les activités de promenade, de loisirs et l'activité des commerces ont augmenté, ce qui permet aux habitants de "laisser la voiture de côté" et d’éviter d’avoir la tentation d’aller faire leurs courses dans un pôle commercial plus important pour les besoins quotidiens. L’ensemble permet ainsi de réhabiliter la marche et de rendre la ville plus sûre et plus vivante.
Les outils fonciers pour rétablir les continuités piétonnes
Le développement de la marche en ville nécessite d’assurer la continuité des cheminements piétons. Afin d’avoir une vision globale et pouvoir élaborer un programme d’action, il est souhaitable de réaliser un recensement des ruptures sur le territoire communal.
Il convient ensuite de définir les modalités à suivre pour le rétablissement de chaque continuité piétonne, qu’il s’agisse de petits travaux, de négociations, ou de procédures juridiques comme de profiter d’une opportunité foncière.
Cette fiche-outil décrit quelques leviers à disposition des élus locaux pour agir concrètement sur l’amélioration des continuités piétonnes: emplacements réservés dans le PLU, règles d'alignement, les différents outils pour acquérir un terrain utile, les servitudes de passage...
La fiche propose des focus sur des démarches menées par différentes collectivités, et détaille des cas d'aménagement pour lesquels les outils fonciers peuvent être utilisés afin de rétablir les continuités piétonnes: lotissements en impasses, parcelles semi-ouvertes, résidences privées fermées qui bloquent les cheminements des modes actifs...
Retrouvez la série de fiches sur la boutique en ligne du Cerema :
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