29 octobre 2021
Pont de Pont-Réan en Bretagne, sur la Villaine
Wikimedia Commons
Le Cerema publie une note d'information pour présenter aux gestionnaires les enseignements issus d'une étude approfondie du patrimoine d'ouvrages d'art de l'Etat, afin d'optimiser les moyens consacrés à la gestion sur le long terme de leur patrimoine.

En 2019, le Sénat a publié un rapport sur la sécurité des ponts qui a mis en lumière les difficultés auxquelles sont confrontées nombre de communes en matière d'entretien des ponts : "Un certain nombre de communes et d’intercommunalités ont des ponts en mauvais ou très mauvais état et sont dans l’incapacité de réaliser les travaux de réparation, dont les coûts sont prohibitifs".

 

Une gestion à penser sur le long terme

premiere page de la ficheLe programme national Ponts, piloté par le Cerema, a été mis en place pour répondre au besoin d'identification et de diagnostic du patrimoine de ponts de 11.000 communes bénéficiaires.

Le Cerema diffuse aussi des outils méthodologiques à destination des acteurs des collectivités, tels que cette note d'information. Elle présente l’étude réalisée sur le patrimoine des ponts du réseau des routes nationales non concédées de l’État afin d’analyser sa nature, son exposition, son vieillissement et l’efficacité de son entretien.

Ce travail a permis de dégager des enseignements utiles aux gestionnaires pour leur permettre de mieux appréhender l’état et l’évolution de leur parc d’ouvrages et de faciliter l’optimisation des moyens à consacrer à la gestion des ouvrages d’art. 

Les enjeux d’une bonne gestion sont forts, à savoir maîtriser les risques inhérents à ces objets techniques et optimiser le budget de maintenance en visant un pilotage sur le long terme de l’état du patrimoine. La surveillance systématique permet de prévenir le vieillissement prématuré des ouvrages et la survenue de désordres importants. 

Mais, suivant leur typologie et leur environnement, certains types d’ouvrages se sont révélés particulièrement concernés par des effondrements brutaux ou bien par des désordres importants ayant entraîné la fermeture de la route.

 

 

Une note synthétique pour les gestionnaires d'ouvrages d'art

vue d'un pont suspendu en pierres
Pont d'Eymeux - Cerema

Cette note synthétise les différents types de pathologies pouvant affecter les ouvrages d'art et les désordres qui peuvent être identifiés (corrosion, éclatement ou dégradation du béton, défauts d'étanchéité, affouillements, fissures, pertes de tension, mouvements de sol...), classés par familles.

Après analyse des processus de dégradation qui affectent les différents ouvrages, il s’avère qu'ils ont un comportement différent face au vieillissement, suivant leur technique de construction. Cette note propose donc une classification du patrimoine en sept méta-familles qui rassemblent des ouvrages "cousins" en termes de processus de dégradation et qui doivent bénéficier de processus de surveillance, d’entretien et de réparation assez similaires:

  • Buses en Béton
  • Buses Métalliques 
  • Grands Ouvrages Précontraints, y compris les Viaducs à travées Indépendantes en Poutres Précontraintes (VIPP)
  • Ouvrages Classiques en Béton : dalles en béton armé, ponts à poutres en béton armé, dalles en béton précontraint, portiques, cadres, ponts à poutrelles enrobées, etc.
  • Ponts à Structure Métallique Porteuse : ponts à poutres métalliques et mixtes
  • Ponts en Maçonnerie
  • divers (non étudiés).

Concernant les ouvrages les plus sensibles aux aléas et à risque d'effondrement brutal, des notes d'information et de nombreuses méthodologies d’analyses de risques ont été développées par le Cerema pour aider le gestionnaire à appréhender l’évaluation d’ouvrages sensibles tels que les VIPP, les murs en terre armée, les buses métalliques, les murs en maçonnerie, ou pour l’évaluation des ouvrages exposés à des aléas naturels (crue, séisme, incendie, etc.).

La grande diversité des patrimoines oblige à avoir une politique différenciée : La fiche présente les principaux constats réalisés sur les causes des dégradations et les recommandations par type d'ouvrage en termes de surveillance et maintenance, de manière à minimiser les dépenses.

La note revient ensuite sur l'intérêt d'avoir une vision prospective du vieillissement du parc d'ouvrages d'art, qui permet de déterminer la fréquence des interventions curatives nécessaires.

 

Pour télécharger la note :