Le Palmarès Rehab XX a été initié en 2023 par le ministère de la Culture, en partenariat avec le Cerema, pour valoriser des opérations de réhabilitation et de transformation de différents types de bâtiments construits après 1946, qui constituent une part importante du parc immobilier.
Organisé en mars 2025, le séminaire était structuré autour d’une conférence suivie d’ateliers dont la restitution a eu lieu en fin de journée. L'objectif était de rassembler acteurs et apprenants (étudiants, enseignants, maîtres d’ouvrage, professionnels, haute fonctionnaire de la transition écologique) pour ouvrir un débat sur la réhabilitation comme enjeu central du XXIe siècle et inscrire la réflexion dans la nouvelle stratégie nationale pour l’architecture lancée récemment par le ministère.
Séance plénière :
Les participants ont été accueillis par Mme Isabelle Robert au nom du directeur de l’école Paris Val-de-Seine. L'introduction a été réalisée par Hélène Ferandez, directrice, adjointe au directeur général des patrimoines et de l’architecture, chargée de l’architecture.
Principaux constats
- La réhabilitation est aujourd’hui une forme essentielle de création architecturale : construire avec l’existant plutôt que systématiquement démolir.
- Les questions écologiques et réglementaires transforment les pratiques et appellent nouveaux référentiels et savoir-faire (enseignement et pratique).
Les enjeux :
- Faire émerger des pratiques pédagogiques et professionnelles renouvelées pour enseigner et réaliser la transformation de l’existant.
- Favoriser des échanges horizontaux entre tous les acteurs afin d’adapter normes, politiques publiques et enseignement.
- Encouragement à remonter les problèmes réglementaires rencontrés pour faire évoluer la loi et les pratiques.
Les ateliers
Les ateliers étaient organisés autour de 3 séquences:
- Présentation et débat sur le thème de chaque atelier
- Echanges entre étudiants et lauréats du palmarès XX
- Production d’une réflexion et préparation de la restitution
Confort d’été et d’hiver, une nouvelle donne pour la transformation du patrimoine du XXe siècle ?
Modérateur : Philippe Villien, professeur à l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-Belleville, co-responsable du réseau scientifique et pédagogique ENSAECO
Référent Cerema : Noélie Carretero, ingénieure
Conclusion : Cet atelier a ainsi permis de dégager un consensus sur la nécessité d’une approche intégrée de la réhabilitation. L’implication des différents acteurs – maîtrise d’ouvrage, maîtrise d'œuvre, usagers – est jugée essentielle pour construire un futur où le confort d’été et d’hiver devient le socle d’une transformation durable et responsable du bâti existant.
Quelles valeurs architecturales à partager entre acteurs ?
Modérateurs : Jérôme Villemard, maître de conférences à l’École nationale supérieure de Strasbourg, co-directeur du domaine mutations, co-pilote du réseau scientifique et pédagogique « Architecture et Transformation » et François Frédéric Muller, maître de conférences à l’École nationale supérieure de Strasbourg, co-directeur du domaine mutations, directeur du master archéologie, co-pilote du réseau scientifique et pédagogique « architecture et transformation »
Référent Cerema : Cédric Lentillon, ingénieur et architecte DPLG.
Conclusion : L’atelier a mis en exergue la nécessité de repenser les processus de la réhabilitation, en favorisant une approche plus collaborative, interdisciplinaire et fondée sur un travail de diagnostic continu. En invitant à décloisonner les étapes traditionnelles du diagnostic et à réinventer les modalités de la commande, les participants ont mis en exergue l’idée que la réhabilitation devait être envisagée comme un processus en réseau, fédérant des compétences diverses – techniques, économiques, sociales, etc. – afin de repenser la fabrique architecturale de manière globale. Ce processus implique d’envisager la transformation dans une logique globale, où chaque acteur apporte sa contribution à un récit collectif.
Usage de l’existant comme ressource du projet architectural
Modératrice : Aurélie Husson, maîtresse de conférences et chercheuse au LHAC à l’École nationale supérieure d'architecture de Nancy
Référent Cerema : Céline Gourvil, architecte DE
Conclusion : Une réflexion a été menée sur la manière de repenser l’usage de l’existant comme une ressource précieuse pour le projet architectural, en valorisant le diagnostic comme levier de transformation et en favorisant une approche interdisciplinaire et évolutive. En effet, en réinterrogeant le rôle du diagnostic, du programme et du rapport au temps, il devient possible de dépasser certaines limites habituellement établies. Le dépassement de schémas traditionnels ouvre la voie à des projets innovants, capables de s’adapter aux réalités complexes des territoires et de répondre aux défis contemporains de la réhabilitation.
Que faire de la "part maudite" de l’architecture du XXe siècle ?
Modérateur : Paul Landauer, professeur et chercheur à l’OCS à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Est, co-responsable du réseau scientifique et pédagogique "Architecture et Transformation"
Référent Cerema, Élodie Rousseeuw, ingénieure
Conclusion : La question de la soustraction dans la réhabilitation de ces bâtiments est un sujet complexe, où se croisent des préoccupations architecturales, techniques, environnementales et patrimoniales. Plutôt que de voir la soustraction comme une opération destructrice, les échanges ont souligné son rôle potentiel comme levier créatif et informatif, capable de nourrir un projet de transformation de manière durable et respectueuse du passé. Les participants ont ainsi appelé à une approche transdisciplinaire, intégrant archivage, diagnostic évolutif et réflexion sur les usages, afin de repenser le patrimoine de manière innovante et résiliente. Car si la soustraction d'éléments matériels peut apparaître comme une rupture, elle peut aussi constituer un vecteur d'innovation et de préservation.
Construire les conditions du projet
Modérateurs : Étienne Léna, maître de conférences à l’ENSA Paris-Val de Seine et Laurence Veillet, maîtresse de conférences associée à l’ENSA Paris-Val de Seine
Référent Cerema : Andrés Litvak, ingénieur et docteur en physique du bâtiment
Conclusion : cet atelier a ouvert la voie à une réflexion sur les devoirs de connaissance et de transmission, mettant en avant la nécessité du partage comme élément essentiel pour répondre aux enjeux actuels et futurs.

