En France, les mesures de confinement ont entraîné une baisse inédite de tous les déplacements, et un recul sans précédent de la circulation de véhicules motorisés. Libérés de la voiture, les Français ont ainsi redécouvert leurs quartiers sous un nouveau jour, plus apaisé. La qualité de l’air s’est améliorée, réduisant de facto les décès et maladies liés à la pollution [1].
Cette période terminée, le besoin de respecter les gestes barrières et la distanciation physique pourraient considérablement changer le rapport à l’autre et avoir un impact sur le comportement des usagers dans l’espace public, au travail ou dans la sphère privée. Le recours aux modes de transports collectifs restera perturbé pendant une période indéterminée. Le ministère de la Transition écologique et solidaire et le Cerema encouragent à se saisir de cette période pour développer fortement la pratique du vélo [2] ainsi que de la marche [3] comme moyens de transport pour leurs trajets quotidiens.
Ces encouragements à une mobilité plus durable se heurtent parfois aujourd’hui au prolongement des mesures de gratuité introduites au moment du confinement, au nom de motifs économiques et touristiques. Tout aussi paradoxalement, l’usage individuel de la voiture représente un avantage sanitaire considérable par rapport aux transports collectifs, ce qui fait craindre un report majeur vers les véhicules individuels.
L’enjeu du déconfinement, à court terme, est donc d’appréhender une politique de stationnement capable de concilier la reprise de la vie économique avec une mobilité plus durable, dans un contexte où le virus continue à circuler.
En la matière, les politiques de stationnement ont un rôle éminent à jouer et peuvent se mettre au service des objectifs que se fixeront les territoires.
Aujourd’hui, les secteurs dédiés au stationnement peuvent être mobilisés rapidement et de manière originale, car ils offrent un espace immédiatement utile, que ce soit pour encourager la pratique des modes actifs, maintenir l’accès aux commerces de proximité et leur livraison, aux équipements publics, aux écoles, ou réinventer de nouveaux espaces de culture. Au-delà, se pose la question de la pérennité des expériences qui auront été menées durant cette période. Sont-elles destinées à constituer une parenthèse atypique amenée à se refermer ? Ou bien ont-elles vocation à esquisser les futurs possibles des politiques de déplacements et d’aménagement de l’espace public ?
Le Cerema, établissement public d’état, opérateur du ministère, a réalisé dans l’urgence ce document pour éclairer les collectivités locales sur les expériences innovantes d’adaptation de l’espace de stationnement et sur les réglementations de stationnement mises en place, pour favoriser l’application des règles sanitaires tout en optimisant les services offerts aux habitants.
Une parenthèse dans les politiques de stationnement porteuse d’enseignements pour l’avenir
Pour faire face à l’état d’urgence sanitaire, il a fallu mettre à l’arrêt une majeure partie du globe.
En France comme ailleurs, cela a permis de réfléchir aux fonctions essentielles des espaces et des fonctions urbaines, dont celui du stationnement. Ainsi, des mesures exceptionnelles ont été prises pendant le confinement et elles doivent être réinterrogées aujourd’hui à l’aune du "monde d’après".
Le confinement et les mesures d’urgence : un grand élan national de solidarité ... et de gratuité
La solidarité envers les soignants pendant la période de confinement a trouvé à s’exprimer au travers le stationnement. À La Rochelle, Narbonne et bien d’autres villes dotées de centres hospitaliers, certains parkings ont été réservés gratuitement aux personnels soignants dès le début du confinement.
Au-delà du geste solidaire, bon nombre de villes ont très pragmatiquement décidé la gratuité du stationnement à l’image de La Rochelle qui a rendu le stationnement gratuit en voirie et dans les parkings dès le 16 mars, suite aux annonces gouvernementales.
Ce fut l’occasion, pour les collectivités, d’exercer les nouvelles prérogatives [4] instaurées par la loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM) entrée en vigueur au 1er janvier 2018. En se voyant confier la pleine maîtrise du stationnement payant sur voirie, elles ont ainsi pu adapter très rapidement la mise en œuvre de la réglementation jusqu’au contrôle, et adapter à leur territoire le service public du stationnement au contexte d’urgence sanitaire.
La gratuité a ainsi permis aux usagers de rester chez eux et éviter les contacts avec les horodateurs pour payer leur stationnement, ce qui a considérablement limité la propagation du virus.
La dématérialisation : une transformation fondamentale pour s’adapter au "monde d’après"
Plus généralement, tous les acteurs du stationnement ont su s’adapter aux nouvelles règles sanitaires pour éviter la propagation du virus, et être prêts pour le déconfinement, à l’image du guide réalisé par la Fédération Nationale des Métiers du Stationnement (FNMS). Cela passe également par l’usage des techniques modernes liées aux nouvelles technologies.
La ville de La Rochelle a par exemple, depuis 2018, dématérialisé toute la chaîne de paiement du stationnement aussi bien en voirie qu’en parkings. Sur la voirie, les abonnements sont enregistrés dans un serveur et reconnus grâce à la plaque d’immatriculation. Les nouveaux horodateurs ne délivrent plus de ticket (juste des reçus si besoin) et sont équipés de la technologie sans contact (NFC). Les parkings en ouvrage sont équipés de lecture de plaque d’immatriculation aux barrières d’entrée et de sortie, donc aucun contact pour les abonnés et pour les usagers horaires, seul un ticket d’entrée est nécessaire pour régler en bornes de sortie. D’ailleurs, afin de répondre à la demande accrue en paiements sans contact, les banques ont récemment augmenté la somme possible de paiement sans contact à 50 €.
Plus globalement, la dépénalisation du stationnement payant sur voirie mise en œuvre en 2018 s’est accompagnée d’une modernisation des moyens de paiement à disposition des usagers. On a ainsi observé un développement important de la possibilité de payer par application mobile (présente dans les deux tiers des villes qui ont répondu à l’étude GART-Cerema de 2019) et un recours accru à ce moyen de paiement.
Aujourd’hui, cette solution se révèle à la fois à même de répondre aux exigences sanitaires de la période de déconfinement et de simplifier à plus long terme le paiement et la vie des usagers.
Une opportunité inédite pour analyser la pression du stationnement résidentiel
Au-delà de ces gestes de solidarité et de pragmatisme face à l’urgence immédiate, cette période a permis de dresser des constats et d’identifier les espaces où se concentre le stationnement résidentiel contraint et d’en évaluer l’importance sur l’espace public.
En complément de l’enquête quinquennale sur le stationnement qui traditionnellement permet aux décideurs publics de mesurer l’évolution des politiques de stationnement au niveau national, le confinement a permis de mesurer in situ le besoin réel en stationnement résidentiel local.
Pendant cette période de confinement, deux villes qui ont en commun d’avoir d’importants espaces publics en centre-ville, Lorient et Nantes, ont conduit ce type de diagnostic. Ces enquêtes d’occupation ont été réalisées sur le stationnement public de surface afin de relever l’occupation du stationnement et mesurer la demande liée au seul stationnement résident.
Disposer de cette connaissance, permet d’évaluer les marges de manœuvre existantes par rapport à la pression du stationnement résidentiel et de s’engager dans une politique de reconquête des espaces publics au bénéfice de l’ensemble des modes de déplacement ou toute autre affectation de déambulation. Elle fournit des éléments objectifs permettant d’enrichir la réflexion sur l’usage et la consommation de l’espace public par la voiture et au-delà, nourrir la réflexion sur la mobilité de demain.
Il est important de se réinterroger plus largement sur les priorités des usages de stationnement sur voirie (pendulaires, résidents, visiteurs de courte et moyenne durées, dépose minute, livraisons...), ce qui implique de s’attacher aux réglementations mises en place et à leur respect.
En effet, les contraintes sanitaires et environnementales et le télétravail vont désormais appeler à des évolutions dont on ne connaît pas exactement les contours mais qui pourraient donner plus de place à la mobilité individuelle et/ou partagée.
La gratuité, oui mais après ?
Certaines villes ont décidé, pour engager un déconfinement plus progressif, de maintenir la gratuité pendant une durée plus ou moins longue. La Rochelle par exemple a fait le choix de repousser la date de fin des abonnements en cours à 3 mois et de prolonger la gratuité quelques semaines, tout comme Chambéry. Cette période ne sera donc que transitoire.
Toulouse [5] a décidé plus rapidement la remise en service du stationnement payant dès le 11 mai pour plusieurs raisons :
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Ne plus inciter la venue de la voiture en ville
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Favoriser la rotation (stationnement de courte durée) afin de permettre un meilleur accès aux commerces et services
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Ne pas saturer la voirie pour favoriser les mobilités douces
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Assurer une cohérence avec le rétablissement de la tarification dans les transports en commun
L’après déconfinement repose le constat qu’il faut maintenir une régulation des places de stationnement sur voirie en tarifant ou en limitant leur utilisation dans le temps, pour :
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restreindre leur usage par les pendulaires de longue durée,
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permettre -grâce à la rotation- l’accueil des visiteurs de courte durée dans de bonnes conditions,
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maintenir une certaine pression sur le stationnement résidentiel parce qu’elle limite le taux de motorisation des ménages et incite à rationaliser l’offre privée, parfois sous-utilisée ou détournée (les box servent de stockage).
Rappelons que la possibilité de stationner sur son lieu de destination -a fortiori gratuitement et sans limite de durée- est un puissant incitateur à utiliser sa voiture personnelle, qu’importent les conditions de circulation. À l’inverse, avoir la garantie qu’il sera très compliqué et/ou très cher de stationner son véhicule motorisé est un levier parmi les plus puissants pour inciter à une alternative modale ou au partage des véhicules (covoiturage, autopartage).
L’offre de stationnement représente un espace considérable en zone urbaine [6].
À ce titre elle est une ressource dont la mutation provisoire ou définitive pour d’autres usages doit pouvoir servir la mise en place des politiques de déconfinement. Alors pour éviter un report massif vers la voiture et garantir une disponibilité des places de stationnement pour les usagers des commerces et services (grâce à la rotation) tout en incitant le passage aux modes actifs, une redistribution de l’espace public doit être engagée.
Transformer l’espace public pour proposer une circulation apaisée et répondre aux exigences du déconfinement sur le long terme.
Le changement de paradigme engendré par le Covid 19 et les réflexions engagées sur la mobilité de demain ont ouvert la voie à de nouvelles opportunités de transformation de la voirie et, ce faisant, des espaces de stationnement. Ainsi, régulation, partage et réaménagement seront d’autant mieux acceptés s’ils permettent une transition cohérente, tout en conservant les gains observés pendant le confinement (amélioration de la qualité de l’air, retour de la nature en ville, etc).
Un espace directement aménageable pour le report modal
Le long de la voirie, le stationnement permet l’aménagement des espaces dédiés aux modes actifs, aussi bien de manière définitive que temporaire.
Ainsi que ce soit pour la circulation, pour le stationnement vélo ou pour l'usage des autres modes actifs, les expériences se multiplient à travers le monde.
Ces aménagements doivent être accompagnés d’une réflexion globale sur l’offre de stationnement restante.
En effet, supprimer des places de stationnement où la pression reste forte, impose la nécessité de faire respecter ces nouveaux aménagements pour éviter qu’ils ne soient colonisés par des voitures en stationnement illicite.
En raison de la crise sanitaire, de nouveaux moyens de contrôle et de verbalisation déjà à disposition des communes pourraient être amenés à se développer, comme la vidéo-verbalisation.
Un levier à mobiliser avec discernement
L’approche du stationnement des véhicules légers doit ainsi être menée avec discernement, en fonction des fins recherchées. Ainsi, le risque sanitaire peut entraîner, au moins provisoirement, un report modal "à rebours" au profit de la voiture. Il apparaît donc important que les politiques de stationnement mises en œuvre sur les territoires poursuivent leur engagement au profit de politiques de mobilité plus durables.
Cette éventualité d’une augmentation du besoin de stationnement pendulaire doit alors être anticipée et certaines mesures -directes ou indirectes- peuvent réguler cet afflux. Citons le développement d’une offre multimodale combinant les parcs publics de stationnement et la mise en place de services vélos ou trottinettes en libre service comme l’expérimente LPA à Lyon, eux-mêmes connectés par des aménagements temporaires en faveur du vélo [2] ou de la marche [3]
L’aménagement de conditions rassurantes dans les transports en commun doit également être mis en place (distribution de masques, marquages au sol, condamnation de certains sièges, horaires décalées… etc) pour préparer progressivement la reprise des transports massifiés et vertueux.
Pour favoriser un report modal vers les modes actifs et un retour progressif vers les transports collectifs, il importe toutefois de permettre aux ménages motorisés de laisser leur voiture en stationnement. Pour cela, plutôt que faire de la rue un garage, l’optimisation de l’usage de l’offre privée de stationnement représente une piste à privilégier. Cela passe alors par une régulation de l’offre publique qui incite au report sur l’offre privée, par une réappropriation des places privées existantes ou encore par leur mutualisation au profit des usages résidentiels.
Le stationnement est donc amené aujourd’hui à évoluer
Plus largement, les évènements récents liés au Coronavirus amènent les autorités organisatrices des mobilités et celles en charge du stationnement, à accélérer leur collaboration et leur transition. Devenir résilient face au virus conduira vers l’organisation d’offres de stationnement multimodales garantissant la sécurité sanitaire de ses usagers.
À l’échelle du territoire, passer d’une mobilité tout voiture, à la possibilité de réserver facilement tout type de service grâce au numérique est désormais devenu une réalité pour les territoires les plus innovants, ce qui permet de réguler l’offre et de l’intégrer dans une politique plus globale.
Sous l’impulsion de start-ups, de nouveaux outils numériques se multiplient au service des mobilités en général et du stationnement en particulier :
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pour le stationnement résidentiel hors voirie, ceux que l’on dénomme désormais des "mutualisateurs" comme Yespark, ou ZenPark, proposent à la location des places vacantes dans des résidences privées.
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Toulouse Métropole met également en place une plateforme de mise en visibilité d’offre de stationnement dans les résidences des bailleurs sociaux.
Ces offres, dont la souscription -jusqu’à l’entrée dans le parking- peuvent être dématérialisées, se développent très rapidement. Lors de la première semaine de déconfinement, Yespark a d’ailleurs annoncé la multiplication par 8 de ses abonnements et 30 000 abonnés sur liste d’attente.
Coordonner l’offre en véhicules électriques, autopartage, accès des personnes à mobilité réduite, parking relais, stationnement en voirie ou en ouvrage, c’est tout l’objet de cette nouvelle approche globale appelée Mobility as a Service (MaaS). L’objectif pour les usagers est d’assurer un service unifié dans le cadre de la multimodalité à l’aide des nouvelles technologies.
Le MaaS, offrant information voyageur et billetique, devrait inciter les collectivités à réfléchir sur les services et les offres de stationnement à valoriser au travers leurs politiques de mobilité, de partage d’espace public et de développement durable. Montpellier par exemple intègre déjà une tarification multimodale qui inclut parking et stationnement sur voirie, premier pas vers une politique tarifaire plus globale.
Un espace d’innovation sans limite, ou presque
Il faut aussi envisager la « surface capable » de la place de parking à la manière du parklet à l’anglosaxone ou du placottoir à la québecoise [7], car elle permet d’absorber une variété d’usages infinie. Il permet en outre de répondre à un nouvel impératif de la loi du 24 décembre 2019 d'orientation des mobilités qui impose avant 2026 la neutralisation des places en amont des passages piétons. Et comme la voiture a horreur du vide, aménager ces espaces -de manière temporaire ou non- permet de répondre aux enjeux de cette période de déconfinement, tout en restant réversible.
Offrir plus d’espace pour la distanciation physique au profit :
1. De la relance de l’activité économique de centre-ville :
Cet espace donne aux équipements publics et aux commerces de proximité la possibilité de redevenir actifs, voire attractifs, alors que tout va prendre davantage de place (les étalages, les terrasses, les files d’attente…). Lorsque l’on sait que 76 % de la clientèle des petits commerces de centre-ville [8] ne prend pas la voiture, on prend conscience que les commerces de proximité -à l’inverse des grandes structures périphériques- s’appuient largement sur une mobilité alternative à la voiture, tout en souhaitant rassurer la population face au brassage limité.
On peut alors imaginer transformer opportunément certaines places devant les commerces en file d’attente pour les piétons, voire en aire de livraison temporaire façon "pick-up" devant les restaurants. Ainsi durant le confinement, des parkings se sont transformés en espace de vente directe de producteurs locaux ou la distribution de paniers de légumes, au service des circuits courts.
Suite au déconfinement, le parking de l’Esplanade des parcs à La Rochelle sera transformé à compter du 20 mai en un marché de proximité afin de respecter les distanciations physiques et mettre en place un sens de circulation piéton à la place de celui qui, auparavant, avait lieu dans les rues historiques et étroites du centre-ville.
Au travers ces aménagements de proximité, on peut alors offrir un environnement agréable et apaisant contribuant à réduire la sensation d’attente pour accéder aux commerces et améliorer de ce fait la qualité de vie en offrant une nouvelle forme d’aménité urbaine.
2. Du dépistage de masse du COVID 19
Certaines collectivités songent à y installer des structures modulaires pour les tests ou en agrandissement de centres hospitaliers, comme à Narbonne.
3. De nouvelles formes de sociabilité
La pression sur l’espace public va être d’autant plus forte que les espaces sociaux “intérieurs” seront contraints. Il est donc tout à fait possible d’imaginer l’espace public comme prolongement de certains équipements : des sas, par exemple, des terrasses comme nouveaux lieux de rencontre, etc.
Depuis de nombreuses années déjà, fleurissent aux beaux jours des espaces de terrasse aménagés sur des places de stationnement. Ils devront désormais être agrandis et aménagés pour favoriser la distanciation physique.
4. De la sécurité aux abords des écoles
À proximité des établissements scolaires, si à la rentrée les transports en commun sont encore jugés peu sûrs par les parents, l’afflux de voitures peut devenir problématique. Interdire le stationnement devant les écoles -ou les générateurs importants de flux- pour éviter des regroupements et des distanciations non respectées peut également inciter au report modal en modes actifs.
D’ores et déjà, Grand Besançon Métropole a décidé de neutraliser des places de stationnement devant plusieurs écoles pour accompagner la rentrée le 18 mai.
5. De la fluidité grâce au télétravail
La facilitation du télétravail par exemple, notamment sur des 1/2 journées, permet de limiter les flux et, par définition, aider aussi à améliorer le stationnement dans les zones les plus tendues en journée.
Et d’autres idées culturelles "originales"
L’espace dévolu au stationnement, qu’il soit public ou privé, est modulable à l’infini et permet des usages alternatifs, tout en gardant leur usage premier. Nous avons tous vus ces exemples de Drive In sur de vastes parkings, comme à Crest en ce début de déconfinement où un grand Cinema drive a été aménagé sur la grande place du Champ-de-Mars.
Ils ont été l’occasion pour les exploitants de cinéma, les artistes, de garder le lien avec leur public et d’entretenir, en l’absence de toute autre possibilité, ce besoin de culture. Mais ces solutions inopportunément dépendantes de la voiture, imaginées dans l’attente de la réouverture des cinémas et salles de spectacle, ne peuvent s’inscrire dans le long terme.
Ces expérimentations ont montré qu’il faut oser, même sous forme d'acupuncture urbaine ou d’aménagements réversibles, afin faire évoluer les mentalités et changer durablement de regard sur les espaces de stationnement. Gageons que le monde d’après puisse trouver les moyens d’engager une transition écologique plus vertueuse et que les politiques du stationnement puissent y contribuer, dans toute leur diversité.
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Rédaction Peggy MERTINY, directrice d’études sur le stationnement au Cerema
avec la participation de Gérôme CHARRIER, Jean-Luc REYNAUD, Laurent CHEVEREAU, Cerema DTTV, Céline AVRIL, Emmanuel PERRIN, Cerema Dter Centre-Est, Patrick PALMIER, Mathieu RABAUD Cerema Dter Hauts-de-France, Sylvain MICHELON Cerema Dter Méditerranée, Carine FLAHAUT Cerema Dter Sud-Ouest ;
et l’aimable participation de :
Olivier ASSELIN Animateur du groupe de travail Stationnement de l'AITF,
Ellie DHALLUIN Chargée de mission Politique de stationnement à la Métropole Européenne de Lille,
Karen MOUNIER Directrice du Stationnement à la ville de La Rochelle
Clément BILLET Chef du service Déplacements au Département des Mobilités de Grand Besançon Métropole,
Samuel MARTINEZ Chef de service Gestion et Mobilité à la Direction de l'espace public de la ville de Narbonne,
François JULIEN Ingénieur stationnement à la Direction Mobilités Gestion Réseaux de Toulouse Métropole
Luc DUPONT Expert stationnement chez IPS
[1] Article Le Monde (29/04/2020), Automobile Magazine (06/04/2020), ATMO France.
[2] Guide express des aménagements cyclables provisoires du Cerema.
[3] Quinze propositions pour des aménagements transitoires en faveur des piétons du Cerema.
[4] Sur l’analyse de la dépénalisation, voir l’étude GART-Cerema pour tirer les enseignements de la première année de mise en œuvre de la réforme du stationnement payant sur voirie.
[5] Reportage de France 3 sur l'agglomération toulousaine.
[6] Voir "La consommation d’espace-temps des divers modes de déplacement en milieu urbain", 2011 Prédit.
[7] Voir également les exemples au Canada.
[8] A lire sur le sujet dans Alternatives Economiques.