Cet article fait partie du dossier : Adaptation et résilience des infrastructures : les solutions du Cerema
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Les inondations et le ruissellement ont un impact de plus en plus fort sur les réseaux routiers, entraînant des coupures de circulation et une mise en danger des usagers. Dans le cadre de la mise en œuvre du PAPI de l’Arc, l’action 5 a pour objectif d’anticiper le risque d’inondation sur le réseau routier structurant du bassin versant de l’Arc (750 km², 90 km de long) afin d’en améliorer la connaissance avec les acteurs principaux concernés (gestionnaires routiers, DDTM, SDIS), et d’établir des scénarios représentatifs par niveau de vigilance crue tout en intégrant une vision chronologique des impacts.
La méthode, fondée sur un diagnostic partagé :
Le Cerema et MENELIK, ont réalisé dans une première phase un diagnostic du réseau routier potentiellement inondable en cas de crue de l’Arc. Ce diagnostic, partagé avec les gestionnaires des réseaux concernés a permis dans un second temps de co-construire une stratégie pour agir sur le réseau routier en cas d’inondation en fonction des niveaux de vigilance : fermetures de tronçons à envisager, principaux itinéraires de déviation à solliciter, mesures d’alertes et de surveillance, …
La méthode du Cerema comprend 3 phases principales :
- Réalisation du diagnostic : un benchmark des pratiques de gestion des routes inondables dans d’autres départements concernés a été réalisé et met en avant des procédés différents d’un département à l’autre, souvent en fonction des moyens et de la récurrence des événements. Ensuite l’étude de diagnostic, croisant l’aléa et le réseau a identifié les routes sujettes au risque inondation par débordement de l’Arc selon différents débits.
- Construction d’une stratégie concertée et multipartenariale : impliquant les principaux gestionnaires routiers (Vinci Autoroutes, DIR Méditerranée, Conseil Départemental 13), le SDIS13 et la DDTM13. Cette dernière joue un double rôle : coordination des gestionnaires de réseau et référent départemental pour les inondations auprès du Préfet. L’objectif de cette phase était d’identifier les actions à mener par chaque acteur en amont de la crise (pré-crise), pendant la gestion de crise, et dans la phase de retour à la normale (post-crise). Ces mesures viennent compléter, et non remplacer, les dispositifs préfectoraux existants tels que le plan ORSEC Inondations ou les plans de gestion du trafic.
- Mise en œuvre de la stratégie par la création d’un volet routier dédié : conçu pour proposer des mesures d’exploitation adaptées aux différents niveaux de vigilance, notamment à travers des scénarios de déviation. Ce document constitue un outil d’aide à la décision, visant à anticiper et coordonner efficacement la gestion des événements liés aux inondations.
Pour réaliser le diagnostic, le territoire est divisé en trois secteurs par le modèle hydraulique (amont, centre au niveau d’Aix-en-Provence et aval). Les routes, issues de la BD Topo® ont été classées en fonction de leur caractère "structurant" étudié selon leur catégorie (Autoroutes, nationales, départementales, autres) et importance (1, 2 , 3 … ).
Les résultats :
Des cartographies ont été fournies aux acteurs opérationnels concernés pour faciliter la prise de décision (DDTM13, gestionnaires, secours) et l’action sur le terrain, en amont, pendant et après la crise (SDIS, gestionnaires). Ces cartes indiquent :
Pour chaque secteur (amont, aval, centre) :
- les points les plus vulnérables sur le réseau structurant du département
- la cinétique des impacts (montée en puissance du réseau impacté suivant les 3 niveaux de vigilance)
Pour le bassin versant :
- Une synthèse sur l’ensemble du réseau impacté selon différents niveaux de vigilance crue
- Une synthèse par niveau de crue
- Une carte des déviations possibles pour la gestion du trafic par niveau de vigilance.
Un listing des routes et des stratégies à mettre en œuvre selon les niveaux de vigilance a également été produit, et les itinéraires alternatifs ont été identifiés ainsi que les points de vigilance.
Des outils pour permettre aux acteurs de poursuivre l'action
Ces outils seront mobilisés par différents acteurs clés intervenant dans la gestion de crise inondation :
- La DDTM13, à travers les missions :
- de RDI (Référent Départemental Inondation) apporte une lecture technique des prévisions hydrologiques issues du Service de Prévision des Crues, afin d’anticiper les impacts sur les infrastructures ;
- de gestion de crise qui joue le rôle de coordination des gestionnaires d’infrastructure, notamment routières, pour garantir une réponse cohérente et efficace en situation de crise.
Ces deux missions interviennent de manière complémentaire dans le cadre de l’appui technique auprès du Préfet, au sein du Centre Opérationnel Départemental (COD).
- Les gestionnaires routiers pour connaître le risque potentiel sur leur réseau et amender ce diagnostic avec des retours d’expériences ou travaux d’investissements futurs.
- Les services de secours, comme le SDIS, en intégrant ces données dans leur cartographie opérationnelle et permettre de disposer d’une vision d’anticipation (pré positionnement des équipes par exemple)
Dans le prolongement des travaux engagés, la DDTM13 prévoit de réaliser un exercice interne Inondation, intégrant les problématiques spécifiques liées à la gestion routière en contexte de crise. En parallèle, un travail de formalisation est en cours au sein de la DDTM13, visant à produire des fiches réflexes dédiées au bassin versant de l’Arc. Ces fiches ont pour vocation de :
- Identifier les gestionnaires routiers concernés par un événement sur le bassin (Vinci Autoroutes, DIR Méditerranée, CD13),
- Définir les mesures de délestage à activer en fonction des niveaux de vigilance,
- Recenser les points de vigilance opérationnels à anticiper.
Ces outils permettront de renforcer la réactivité et la coordination entre les acteurs lors d’un épisode d’inondation, tout en facilitant la prise de décision en situation dégradée.
De son côté MENELIK envisage de déployer la même démarche sur d’autres bassins versants (La Touloubre notamment).
La restitution de l’étude a par ailleurs été présentée au-delà des acteurs directement concernés, comme la Métropole Aix Marseille Provence, le service interministériel régional des affaires civiles et économique de défense et de protection civiles SIRACEDPC, les établissement public de bassin versant HUCA (Agglomération marseillaise) et SMAVD (La Durance) , qui sont sujet également à ce type de problématique.
Dans le dossier Adaptation et résilience des infrastructures : les solutions du Cerema